Le 14 juin est la Journée mondiale du don de sang. L’occasion de réaliser des collectes de sang exceptionnelles afin de sauver plus de vies, en en appelant à la générosité des citoyen-ne-s… mais pas à celle des hommes homosexuels et bisexuels.
Lors de la campagne présidentielle de 2012, à la question « Ouvrirez-vous le don du sang aux homosexuels ? » posée par SOS homophobie, François Hollande répondait : « Oui, je mettrai fin à l’exclusion du don de sang, parce que chaque prélèvement est contrôlé d’abord, et parce qu’il est dévastateur à tous les niveaux d’accréditer une forme de présomption de séropositivité des hommes homosexuels. Il n’y a pas de « population à risques », mais des « pratiques à risques ». »
Alors que suite à l’élection, le 14 juin 2012, Marisol Touraine, ministre de la Santé, déclarait que le don de sang serait bientôt possible pour les homosexuels, une « reculade » était opérée en décembre 2012, puis à nouveau à plusieurs reprises en 2013. Aujourd’hui, en 2014, la promesse du candidat Hollande n’est toujours pas tenue.
Le risque invoqué pour maintenir cette interdiction se fonde sur le risque de contamination. Pourtant, être homosexuel ne dit rien de la réalité de sa vie sexuelle. Ce sont les pratiques à risques qui doivent exclure du don de sang et non l’orientation sexuelle. L’orientation sexuelle, même bisexuelle ou homosexuelle, n’est pas une conduite à risque ! Pourquoi un homosexuel monogame ayant des rapports protégés serait-il plus susceptible d’avoir le VIH qu’un hétérosexuel infidèle prenant des risques ?
Le fait de considérer les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes comme une population à risque n’est pas simplement une interdiction, mais bien une discrimination. Elle alimente le mythe d’une communauté dont les pratiques sexuelles seraient forcément dangereuses, et pour qui l’orientation sexuelle déterminerait d’emblée une prédisposition à la maladie. Elle nourrit, dans l’inconscient collectif, l’idée que l’homosexualité est nécessairement porteuse de maladie.
Alors que les signalements d’actes et propos homophobes, biphobes et transphobes atteignent des records (http://www.sos-homophobie.org/rapport-annuel-2014/rapport-annuel-2014) et que l’EFS ne cesse d’alerter sur les besoins en sang pour une médecine efficace, SOS homophobie réitère sa demande de levée de l’exclusion des hommes gays et bi du don de sang, exclusion qui semble dater d’un autre âge.
Yohann Roszéwitch, président
06 28 32 02 50 – yohann.roszewitch@sos-homophobie.org