>> Gay Neighborhoods Are Turning Straight… And It Might Not Be A Bad Thing
«Le quartier gay? J’y passe toutes mes journées, j’adore ! Y habiter? Euh…non, pas vraiment», lance Yves, un célibataire homosexuel dans la cinquantaine qui vit à quelques rues du village gai de Montréal.
Pour la population homosexuelle, l’attrait d’un quartier destiné à leur communauté semble s’émousser. Selon une étude menée par un chercheur de l’Université de la Colombie-Britannique, un nombre croissant de couples straight s’installe dans les quartiers gais.
Depuis 10 ans, 8 % des gais et 13 % des lesbiennes ont quitté les quartiers Castro de San Francisco, Chelsea de New York et Boystown de Chicago.
«Les couples de même sexe sont de plus en plus acceptés, les homosexuels ont moins besoin de se sentir en sécurité et vivre dans le même quartier. Ils se marient, adoptent des enfants, leurs besoins changent», explique l’auteur de l’étude, le sociologue Amin Ghaziani.
Mélange des genres
Le chercheur ne s’est pas encore penché sur le quartier gai de Montréal et il n’existe pas de données sur l’exode des ménages homosexuels dans le village gai. Mais selon la géographe Julie Podmore, ce quartier change.
«Il y a de plus en plus de mélange entre les populations homosexuelles et hétérosexuelles dans les quartiers», explique la professeure de l’Université Concordia.
«On constate de façon non scientifique que les gais et lesbiennes quittent le quartier gai, note la sociologue Line Chamberland. À une certaine époque, c’était le choix d’une génération d’hommes surtout. Avec les bars et le bruit, ce n’est pas considéré comme un milieu de vie familial. Pour certains, ça convient mois», pense la professeurs de l’UQAM spécialiste de la diversité sexuelle et l’homophobie.
«Nous apprécions beaucoup le quartier gai de Montréal. C’est beau, vivant et agréable», confie Rémi Lacroix, un résidant de Vancouver croisé avec son conjoint sur la rue Sainte-Catherine.
«Le quartier gai est l’un des attraits touristique de Montréal, ça m’étonnerait qu’il disparaisse. Pas besoin d’être Chinois pour aller dans le Chinatown, ni d’être Italien pour apprécier la Petite Italie. La richesse de cette ville c’est sa diversité», plaide Bernard Plante, directeur de la Société de Développement Commercial du Village.
«Ça fait 20 ans que je suis à Montréal et ça fait 20 ans qu’on dit que le village gai va mourir. Il ne faut pas le sous-estimer», pense Steve Fauster, directeur du Conseil québécois LGBT.
>> A new study conducted at the University of British Columbia suggests that gay neighborhoods may soon be a thing of the past.
The study has found that fewer same-sex couples are living in historically gay neighborhoods — San Francisco’s Castro district, New York’s Chelsea, Chicago’s Boystown, etc. — compared to just 10 years ago. The number of gay men residing in gay enclaves has dropped by eight percent over the past decade, while the number of lesbians has declined by 13 percent.
So what’s deal? Why are gay people moving? And where are they going?
Amin Ghaziani, who led the study, suggests a few reasons for the shift, including changing attitudes among gays and lesbians as a result of the growing acceptance of same-sex couples.
“For gay people, they no longer feel like they need a safe space because they feel safe anywhere,” Ghaziani says. “At the same time, as the stigma against homosexuality eases, more straight people feel comfortable moving into these areas, more so than they have in the past when they have perceived these populations as more stigmatized than they do now.”
The study also found a large number of same-sex parents living in traditionally straight neighborhoods with desirable schools, which is likely a result of an increase in gay parents. There has also been a new emergence of neighborhoods for gay people of color.
“Gay neighborhoods have been crucial to the struggle for freedom, and have produced globally important contributions, from politics to poetry to music and fashion,” Ghaziani says. “The growing acceptance of same-sex couples underlying these findings is extremely positive, but it is important that we continue to find meaningful ways to preserve these culturally important spaces.”
Avec Isabelle Maher
Journal de Montréal