Il n’est toujours pas sans risque au XXIe siècle d’être homosexuel en France. C’est ce qu’a pu remarquer l’association SOS Homophobie dans son rapport annuel à paraitre le 14 mai prochain. 3 500 témoignages de victimes d’actes homophobes l’an dernier, violences qui ont augmenté de 50% en une seule année. +50%, cela veut dire qu’une personne se fait agressée à cause de son orientation sexuelle une fois tous les 2 jours. Cela va de la bousculade au passage à tabac. Un climat que l’association impute aux débats sur le mariage pour tous. Dans la plupart des cas, l’agresseur est un homme, jeune, et il n’agit pas seul mais en bande. Il peut aussi être un membre de la famille un frère, un père… c’est surtout le cas lorsque la victime est une fille.
Wilfried et Olivier symbole de la violence contre les homosexuels
Symbole de cette tension qui n’est toujours pas complètement retombée, un an après l’adoption de la loi, le procès des agresseurs de Wilfred et Olivier, un couple d’homosexuels tabassés en plein Paris s’ouvre aujourd’hui (13h30), devant le tribunal correctionnel de Paris. Leur passage à tabac, il y a un an, avait suscité l’émoi, en plein débat sur le mariage pour tous. L’agression avait eu lieu dans la nuit du 7 au 8 avril 2013 dans le 19e arrondissement de Paris. Ce soir-là, Wilfred et Olivier rentrent chez eux à pied, après une soirée entre amis. Ils entendent crier « Ah! des homosexuels! » S’ensuit une avalanche de coups. Wilfred souffre de multiples fractures. Olivier d’hématomes au visage. Quatre jeunes hommes, âgés de 17 à 20 ans, sont interpellés 5 mois plus tard.
Deux d’entre eux comparaissent aujourd’hui pour violences volontaires en réunion en raison de l’orientation sexuelle de la victime. Un troisième pour « non empêchement de commettre un délit contre l’intégrité corporelle ». Le quatrième, mineur au moment des faits, comparaitra devant un juge des enfants.
« On ne se comporte plus de la même manière »
Un an après l’agression dont il a été victime, Wilfred n’a rien oublié. « On attend la justice. Je pense que ça va être dur pour Olivier et pour moi. Malheureusement, les effets, on les sent toujours. Parfois, on a un peu peur, on est mal à l’aise. On ne se comporte plus de la même manière quand on est dans la rue. On regarde autour de nous, on ne se donne pas de signes d’affection. Quand on prend le métro, on a remarqué que parfois on ne se met même pas l’un à côté de l’autre pour ne pas qu’on nous remarque. Notre vie a quand même été bouleversée« .
Tugdual de Dieuleveult avec Victor Joanin
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