Elle fait partie des techniques d’assistance médicale à la procréation, mais reste interdite en France, en dépit de l’opinion qui, selon un récent sondage IFOP paru dans La Croix, se prononce pour son autorisation, à 18 % « dans tous les cas » et 46 % « pour raisons médicales ».
500 naissances toutefois estimées chaque année via GPA dans l’hexagone. « On ne peut plus ignorer ces enfants », comme nous l’avons souligné, parmi d’autres signataires, dans une Tribune, à l’occasion de la révision des lois de la bioéthique. C’est d’ailleurs l’un des thèmes brûlants des états généraux qui se sont ouverts ce 18 janvier.
De nombreux pays appliquent déjà des protocoles de GPA, encadrés par une législation, qui débattue sur le plan éthique, permet entre autres de lutter contre les dérives.
Mariés au Canada, Jean-Raphaël et Samuel ont eu recours à une mère porteuse, Angie, pour avoir leur fils, né au mois d’août. Ils ont tous les deux fait un don de gamète mais ne veulent pas savoir qui est le père biologique. Ils ont suivi la grossesse, construisant une famille prête à accueillir leur petit Valentin, tout en conservant des rapports réguliers avec la jeune femme. Elle témoigne et assure n’avoir agi que par conviction, sans rétribution. « La GPA c’est juste une autre façon de faire une famille », dit-elle.
Valentin a aujourd’hui 5 mois. Il bénéficie d’un passeport français car il est né de parents français, mais la transcription de son acte de naissance à l’état civil « n’est pas possible ».
En attendant, l’un des pères doit se déclarer en tant que géniteur et l’autre l’adopter. Ils ont décidé de lui raconter toute son histoire, pour qu’il n’ait aucune confusion sur ses origines.
Autre intervenant sur ce plateau de ce Magazine de la santé, Dominique Mennesson, père de deux jumelles, Valentina et Fiorella, 17 ans, nées par GPA aux Etats-Unis. Elles n’ont pas non plus obtenu la transcription de leurs actes de naissance sur les registres de l’état civil. La France a d’ailleurs été condamnée dès 2014 par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour avoir refusé de reconnaître ces enfants.
Pour Fiorella, qui a accepté de témoigner, sa vie n’a rien de particulièrement différente, les discours anti-GPA ne l’affectent pas, si ce n’est la tourmente imposée depuis tant d’années à ses parents, qui luttent pour ses droits, que d’autres voudraient lui renier, par imposition de leurs convictions.
#GPA – Rapports avec la mère porteuse, médiatisation, question de l’éthique…
Le témoignage d’un père et sa fille de 17 ans née d’une GPA dans Le magazine de la santé >> https://t.co/BF1Mpo4t3n#santef5 pic.twitter.com/XoswHaDeSR
— Allodocteurs (@Allodocteurs) 6 février 2018