Une campagne de presse et d’affichage stigmatisant les familles homoparentales en général, et plus particulièrement les enfants nés dans ces familles a été initiée au début du mois d’octobre 2017, par le mouvement La Manif Pour Tous et certains membres d’associations familiales telles que les AFC (associations familiales catholiques).
« Après les légumes OGM, les enfants à un seul parent ? », « Agir pour le respect de nos animaux et des plantes, mais pas pour celui des enfants ? », ou encore « Je suis un homme, pas un distributeur de sperme » :
« Cette campagne aborde les questions de procréation médicalement assistée et de gestation pour autrui de manière injurieuse pour les enfants et pour leurs parents. Les affiches ont un caractère « homophobe », « lesbophobe » et « sexiste » », soutient l’Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens, qui avait déjà dénoncé cette hiérarchisation des familles et assimilations injurieuses, « la porte ouverte à des déferlantes haineuses à l’encontre des familles homoparentales. »
« Nous sommes au XXIe siècle. Il n’y a pas un modèle unique de famille », s’était par ailleurs indignée la secrétaire d’Etat chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, en réclamant le retrait des affiches, qu’elle jugeait « profondément offensantes », également pour « les familles monoparentales ».
Elle avait annoncé le 12 septembre, que l’extension de la PMA aux femmes célibataires et couples de lesbiennes serait débattue en 2018, dans le cadre de la révision des lois de bioéthique.
Ainsi « déterminée à ne pas laisser les insultes ou les propos haineux et discriminants occuper l’espace public et les rues que nos enfants fréquentent », l’APGL a décidé de porter plainte contre la Manif pour Tous pour « injure publique et incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle ».
L’APGL invite en outre « les associations amies à partager cet engagement et à défendre nos droits à ses côtés », et « la classe politique à prendre position et mettre en place les actions nécessaires, à chaque fois qu’il le faudra, afin de préserver en France la liberté de faire famille, quelques soient son orientation sexuelle et la diversité des situations familiales. »
« L’APGL continuera de défendre l’intérêt des familles LGBT et de leurs enfants, comme elle le fait depuis plus de 30 ans et elle poursuivra ses luttes pour l’ouverture de nouveaux droits, pour la reconnaissance, le respect et l’équilibre de toutes les familles homoparentales », concluent Marie-Claude Picardat et Dominique Boren, co-présidents de l’association.
STOP homophobie soutient l’APGL, « en raison des propos injurieux à l’encontre des familles homoparentales, parents et enfants, et plus généralement les propos homophobes qui stigmatisent l’ensemble des personnes homosexuelles à travers ces affiches », comme le souligne l’APGL dans son communiqué.