L’ancien député du Nord Christian Vanneste (ex-UMP), poursuivi pour complicité de provocation à la haine envers les homosexuels pour des propos tenus dans une vidéo diffusée en 2012, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Paris.
Le parquet avait requis une amende, sans en préciser le montant.
Dans cette vidéo diffusée sur internet le 10 février 2012, Christian Vanneste avait entre autres déclaré que « l’un des fondements principaux de l’homosexualité (…) c’est le narcissisme », et qu’il y a « de plus en plus » d’homosexuels en politique. « Il y en a de plus en plus à droite, d’ailleurs je remarque qu’ils se font la courte échelle. C’est bien mais je ne pense pas que ce soit en ayant une vie différente de celle de la plupart des gens que l’on peut les diriger », poursuivait-il.
« Vous en avez beaucoup dans le domaine de la culture (…), des médias, (…) par là-même il y a un renversement (…) de la proportion, du poids de l’homosexualité dans la société », avait-il ajouté.
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« Si les personnes visées peuvent s’estimer choquées par les propos poursuivis », a estimé le tribunal, « il convient cependant de considérer qu’aucun véritable crédit ne peut sérieusement s’attacher à des propos que l’auteur ponctue lui-même de rires satisfaits et qui, pour l’essentiel, constituent une succession d’idées reçues et de poncifs, formulés sous un habillage pseudo psychanalytique et sociologique ».
Pour les juges, « ainsi dénués de toute véritable portée, les propos incriminés n’apparaissent pas de nature à inciter les internautes à la haine, la violence ou à la discrimination envers les homosexuels ».
En raison d’autres propos, évoquant « la fameuse légende de la déportation des homosexuels », cette vidéo avait fait un tollé, à gauche comme à droite.
Pour des raisons juridiques, ces propos ne font pas l’objet de poursuites, selon une source judiciaire.
Christian Vanneste avait été exclu de l’UMP et avait perdu son investiture aux législatives de juin 2012. Il avait été éliminé dès le premier tour de ce scrutin.
Déjà en 2005, Christian Vanneste avait déclaré que « l’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité », lui valant une condamnation en première instance et en appel, mais l’arrêt de la cour d’appel avait finalement été annulé par la Cour de cassation à la fin 2008.