Un « Grand débat » s’est engagé en France depuis quelques jours sur la présence des chants homophobes dans les stades de football, avec des déclarations d’intention de la Ministre des Sports, Roxana Maracineanu, de vouloir passer (enfin) aux sanctions, et les refus exprimés en retour par la Présidente de la LFP et le Président de la Fédération Française de Football.
Mme Boy de la Tour et M. Le Graët ont en outre indiqué dans la presse être régulièrement témoins de ces chants homophobes dans les stades de football :
« C’est le folklore, le folklore du foot… J’assiste à plus de cinquante matchs par an. Ce sontdes propos qu’on entend régulièrement. » (Nathalie Boy de la Tour dans Le Parisien du 25 mars 2019
– « Malheureusement, ce n’est pas un phénomène nouveau. Je fais régulièrement le tour d’Europe et j’entends de tout… » (Noël le Graët, Le Figaro du 27 mars 2019).
Le Collectif Rouge Direct rappelle que la Fédération Française de Football et la Ligue de Football Professionnel se sont vues confier des missions par délégation de service public du ministère des Sports, qu’elles sont considérées comme des « autorités constituées ».
A ce titre, leurs présidents sont soumis aux obligations relatives à l’article 40 du Code de procédure pénale, qui indique que « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs. »
Des procédures disciplinaires doivent par conséquent être engagées contre ces deux présidents qui n’ont pas signalé au Procureur de la République les délits d’injures publiques en raison de l’orientation sexuelle dont ils indiquent eux-mêmes, publiquement, tranquillement, être les témoins réguliers.
Le Collectif Rouge Direct demande simplement que le droit s’applique à tout le monde et dans toute sa rigueur concernant les faits d’homophobie, dans une période de violences accrues contre les personnes LGBT. La ministre des Sports, les administrateurs de la Fédération Française de Football et de la Ligue de Football professionnel doivent prendre leurs responsabilités et engager des procédures disciplinaires contre ces deux présidents, témoins passifs de la haine homophobe dans les stades de football.