Les hommes ayant eu une relation sexuelle avec un homme (HARSAH) pourront désormais donner du sang au Québec à partir du 15 août, à condition de ne pas en avoir eu une dans les 12 mois précédant le don, a annoncé lundi Héma-Québec. L’interdiction déjà en place, adoptée en 2013, est pour une période de cinq ans.
Le Canada rejoint dans sa décision les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande également et l’Angleterre, ainsi que l’Ecosse et depuis ce printemps, la France.
La ministre de la Santé Jane Philpott a reconnu que cette réduction ne constituait pas un « changement radical » et ne modifierait pas la situation de nombreux hommes empêchés de faire des dons de sang, mais elle a estimé qu’il s’agissait d’un « pas dans la bonne direction ».
Le Conseil québécois LGBT s’est dit surpris des propos de la ministre, mais réjouit : « C’est très bien. La Société canadienne du sang et Héma-Québec se basent sur des données probantes pour prendre ces décisions-là. C’est sûr qu’ils ont de la pression pour qu’elles soient basées sur des données et non des préjugés. Ça me semble évident que si les données vont dans le sens d’enlever toute interdiction, c’est ce qu’ils feront éventuellement, surtout s’ils ont le soutien du ministère de la Santé », a affirmé la directrice générale du Conseil, Marie-Pier Boisvert.
Héma-Québec explique que l’adoption de l’interdiction de 5 ans n’a pas eu d’effet sur la sécurité des dons de sang. La nouvelle interdiction écourtée « est scientifiquement justifiée et ne mettra aucunement en péril le très haut niveau de sécurité des produits sanguins ».