Le ministère de l’intérieur a annoncé ce samedi 16 mai une nouvelle hausse de 36% du nombre d’infractions à caractère homophobe ou transphobe l’année dernière en France, soit 1870 victimes contre 1380 en 2018 et 1026 en 2017.
Dans le détail, ces victimes sont majoritairement des hommes (75% en 2019) et des jeunes (62% ont moins de 35 ans). 36% de ces infractions se sont déroulées dans des aires urbaines supérieures à 200 000 habitants (hors unité urbaine de Paris). Les injures et les outrages représentent 33% des infractions subies, tandis que les violences (physiques et sexuelles) à la personne représentent une part de 28% en 2019.
« Ces chiffres témoignent de l’ancrage profond de l’homophobie et de la transphobie dans la société » et « s’inscrivent dans un contexte plus large de progression des actes de haine et des extrémismes identitaires », a rappelé le ministère dans son communiqué, appelant à « une vigilance accrue des pouvoirs publics et à une mobilisation plus forte de toute la société ».
Nous le soulignons chaque année. En 2018, les plaintes pour crimes et délits anti-LGBT (lesbiennes, gays, bi, tans) avaient déjà progressé de plus 34 % par rapport à l’année précédente.
La France est d’ailleurs passée en un an de la 9e à la 13e place sur l’index ILGA des pays européens les plus favorables aux personnes LGBT+, mais également sur le classement de l’enquête menée par l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA). Publiée ce 14 mai, elle a été réalisée auprès de 140 000 personnes LGBTI dans les 27 pays de l’Union européenne (UE), au Royaume-Uni, en Serbie et en Macédoine du Nord. Et elle inclut pour la première fois les expériences des personnes intersexuées et des adolescents âgés entre 15 et 17 ans.