Les députés hongrois ont approuvé, ce mardi 15 décembre 2020, une série de mesures discriminatoires, inscrivant notamment la notion de « genre » dans la loi fondamentale, l’autre interdisant de facto l’adoption aux couples de même sexe.
La « famille » se définit donc désormais comme « fondée sur le mariage et la relation parents-enfants », où « la mère est une femme, le père est un homme », et le « sexe », comme étant uniquement celui de la naissance. Le texte ajoute : « L’éducation est assurée conformément aux valeurs fondées sur l’identité constitutionnelle et la culture chrétienne » du pays.
Dans son argumentaire, le gouvernement se justifie par la nécessité de « protéger l’enfant contre les possibles interférences idéologiques ou biologiques » du monde occidental moderne.
Le Parlement a en outre voté une loi autorisant seulement les couples mariés à adopter des enfants, ce qui exclut en pratique les homosexuels qui n’ont pas le droit de s’unir en Hongrie. Des dérogations peuvent être accordées dans des cas exceptionnels.
Notons que depuis le mois de mai, il est déjà légalement interdit d’inscrire un changement de sexe à l’état civil dans ce pays d’Europe centrale, pourtant membre de l’Union européenne (UE), mais dirigé par Viktor Orban, Premier ministre au pouvoir depuis dix ans sans interruption, qui promeut « l’illibéralisme » en bafouant les valeurs européennes.
La Hongrie a d’ailleurs été condamnée par la justice européenne pour le non respect de ses engagements, depuis son adhésion en 2004, et de la primauté du droit communautaire sur les législations nationales. Et ces nouveaux amendements votés par la majorité dont il dispose au Parlement, appuient bien évidemment sa politique, soi-disant axée sur le maintien des valeurs « traditionnelles ».
Mais dans cette croisade, Viktor Orban a été affaibli par l’affaire Jozsef Szajer. Ce proche, eurodéputé de longue date, avait été surpris fin novembre dans une soirée libertine gay, suscitant un tollé de l’opposition et de la presse indépendante contre l’hypocrisie du pouvoir hongrois. Il a néanmoins annoncé son intention de déposer un recours contre la mise en place d’un nouveau mécanisme liant le versement de fonds européens au respect de l’État de droit, qui garantit justement la défense des minorités sexuelles et de genre.
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