L’ancienne présidente du Parti chrétien démocrate a été condamnée ce jour à 5 000 euros d’amende pour avoir qualifié l’homosexualité d’« abomination », dans une interview au magazine Charles, sorti début avril 2014 : « Je n’ai jamais condamné un homosexuel. L’homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné ».
Pour rappel, Christine Boutin avait plaidé la relaxe, estimant être jugée pour « une opinion ». Le Tribunal n’a pas retenu l’argument selon lequel une condamnation de l’homosexualité serait possible sans condamnation des personnes homosexuelles elles-mêmes, ni d’ailleurs que l’ancienne ministre de Sarkozy ne faisait que citer la Bible comme elle l’affirmait : « Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. » (lévitique 18:22) et « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux » (lévitique 20:13).
« Ce que l’on entend dans vos propos, c’est que les homosexuels sont une abomination », avait résumé le procureur, indiquant que le parquet avait reçu des centaines de nos plaintes, outrées après ses déclarations. La procédure avait en effet été initiée par nos plaintes, sur citation directe, suite au mouvement citoyen lancé sur les réseaux, dès le lendemain de la publication des propos de Madame Boutin, par notre amie et militante Isabelle Bonal.
Christine Boutin, qui a décidé de faire appel, a aussi été condamnée à verser 2.000 euros de dommages et intérêts aux associations qui s’étaient constituées parties civiles, à l’exception de l’inter-associative, jugée irrecevable.
« En tant qu’ancienne maire et députée, ancienne présidente par intérim du Conseil général des Yvelines, ancienne ministre du gouvernement Fillon et nommée chevalier de la légion d’honneur, Christine Boutin se devait d’être exemplaire et ne fait donc pas honneur aux fonctions qu’elle a occupée », souligne l’Inter-LGBT. « Dans un contexte où les agressions LGBTphobes ont augmentées et se sont décomplexées depuis les débats de la loi du mariage pour tou-te-s, c’est un message fort qui est ici renvoyé : Les propos homophobes, lesbophobes, biphobes et transphobes sont répréhensibles et que nul n’est censé ignorer la loi. »
Une décision qui fait jurisprudence, insiste également Me Etienne Deshoulières : « Il n’est plus possible d’échapper à la responsabilité pénale pour des propos homophobes, sous couvert de discours religieux ».
La solidarité, ça fonctionne. Alors, restons mobilisés !
Merci aux avocats, Me Charles Bernier, Me Karine Geronimi et Me Etienne Deshoulières, ainsi qu’à notre conseil Me Emmanuel Asmar.
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Malgré notre plainte, nous n’avions pas pu nous constituer partie civile pour une question d’ancienneté.
https://www.stophomophobie.com//christine-boutin-devant-le-tgi-de-paris-non-seulement-jai-des-amis-mais-aussi-des-collaborateurs-homosexuels/