Insultes, intimidation, violences, ces dernier mois les Caraïbes font face à une recrudescence des actes homophobes. En Haïti, certains pasteurs évangéliques affichent ouvertement leur homophobie au nom de la Bible et de la morale.
Le 19 juillet dernier, des milliers de personnes défilent à Port-au-Prince pour crier leur haîne de l’homosexualité. A l’origine de cette marche homophobe: une rumeur prêtant au gouvernement l’intention de légaliser le mariage pour les personnes de même sexe. Dans le cortège, certains manifestants lancent des appels au meurtre des homosexuels, sous le regard indifférent des policiers.
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Dans la semaine qui a suivi la manif’, la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme recençait 47 agressions homophobes, « au moyen de couteaux, de machettes, de pierres et de bâtons. » Le 11 août dernier, des dizaines de personnes ont violemment perturbé les fiançailles d’un couple homo (un coopérant anglais et un jeune haïtien) sur les hauteurs de Port-au-Prince. Des pierres et des cocktails molotov ont été lancés sur la maison.
Dans ce pays profondément chrétien (à dominance réformiste), une grande partie de la population considère l’homosexualité comme une déviance. Un sentiment que résume le pasteur Fresnel Joseph.
Haïti est un pays moral. Nous ne sommes pas d’accord avec une proposition de loi quelconque qui serait en train d’être préparée pour que des personnes de même sexe se marient. C’est vrai qu’il y a de grands pays qui le font déjà, mais nous, nous disons que nous ne sommes pas d’accord. La bible dit que c’est une abomination. La bible dit : une femme, un homme !
>> Il faut croire qu’ils n’ont toujours pas entendu le message du Pape François !
Face aux persécutions, très peu d’haïtiens osent afficher leur homosexualité au grand jour. Charlot Jeudy est le président de Kouraj, la seule association de défense des droits LGBT de l’île. Il assume ses préférences sexuelles. Au péril de sa vie.
Préoccupée par la montée de cette fièvre anti-gay, l’ONU s’est fendue d’un communiqué. Les Nations Unies exhortent les autorités nationales haïtienne à « intensifier leurs efforts pour prévenir d’autres incidents, poursuivre en justice et punir les personnes responsables de violences. »
Reportage pour le Mouv’ d’Amélie Baron.
http://www.lemouv.fr/diffusion-la-fievre-homophobe-monte-en-haiti