En début d’année, dans son livre La France pour la vie, Nicolas Sarkozy qui prônait jusque là une réécriture de la loi, sinon son abrogation, indiquait avoir finalement décidé, s’il est élu en 2017, de ne pas revenir sur le « mariage pour tous » : « ce serait injuste, cruel et en outre juridiquement impossible de démarier les mariés », avait-il ajouté.
Un souhait également partagé par 65% des Français dans leur ensemble et 53% des électeurs Les Républicains en particulier, selon un récent sondage IFOP pour l’Association des familles homoparentales. Un revirement « déplorable » toutefois selon les militants de Sens Commun, mouvement issu de La Manif pour tous, qui dans leur stupeur devant une telle « instabilité » de l’ancien président de la République, se sont depuis prononcés en faveur de François Fillon, qui envisage de « fermer l’adoption plénière aux couples homosexuels », plus « cohérent à leurs idées et valeurs » pour peser dans le débat de la primaire de la droite.
Mais ce 15 septembre, dans la nouvelle « Emission politique » de France2, interrogé sur la colonne vertébrale de ses convictions, « assises sur 40 ans de vie politique », Nicolas Sarkozy a défendu son évolution sur la question, ironisant au passage sur ceux qui avaient des idées « très tranchées » (à partir de 55mn dans la vidéo).
Un homme politique ne doit pas rester comme du granit, « la société bouge, l’éducation de nos enfants change. Les problématiques évoluent du tout au tout… »
Il regrette les conditions de la mise en œuvre de la loi, François Hollande a fait du débat une opposition entre « les Français modernes, ceux qui comprenaient, et les ringards ». Mais il pense, « après y avoir réfléchi profondément, que la France a bien d’autres problèmes que rouvrir la guerre sur le mariage pour tous ». C’est un sujet très difficile, très privé et il n’aurait d’ailleurs « jamais pu imaginer qu’on parle autant de « la vie sexuelle » dans le débat politique. »
Malaise sur le plateau : l’égalité des droits ne se réduit pas à la sexualité ! Il rassure néanmoins les homosexuels : « naturellement, on ne les démariera pas, ils pourront se marier ». Mais il réitère son opposition à la gestation pour autrui, peu importe les couples.
Joëlle Berthout
stophomophobie.org
