Jean-Luc Romero, élu local francilien et notamment Président d’ELCS, (Elus Locaux contre le Sida), se bat depuis plusieurs années pour la levée de l’interdiction de soins funéraires, toujours refusées aux personnes séropositives au VIH/Sida ou à une hépatite virale. En 2013, il a lancé une pétition, que nous avons partagé, exhortant le gouvernement à mettre un terme à cette interdiction « injustifiable et traumatisante pour les familles », promesse du précédent Ministre de la Santé :
« Ne pouvant rendre un dernier hommage à leurs proches décédés, des familles ne peuvent faire leur deuil comme les autres, ajoutant à la peine de perdre un être cher, le traumatisme de ne pouvoir préserver le corps de ceux-ci. Pourtant, aucun argument scientifique ne justifie cette interdiction dès lors que ces soins s’exercent en respectant les précautions universelles préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé », soulignait Jean-Luc Romero.
Un grand nombre d’associations se sont également prononcées en faveur, soutenues par un avis du Conseil National du sida (CNS), un rapport du Défenseur des droits et un avis favorable du Haut Conseil de la Santé Publique.
Mais, si le militant a fini par obtenir que cette disposition figure dans le projet de loi santé présenté par Marisol Touraine, le 27 novembre dernier, les députés ont voté un amendement pour l’annuler : « Comme quoi, rien n’est jamais acquis, même quand il s’agit une mesure qui promeut les droits humains et la sécurité sanitaire ! », explique l’élu.
« Contre l’avis des associations, contre l’avis du gouvernement et de la Ministre de la santé, contre l’avis du Conseil national du sida, contre l’avis du Haut conseil à la santé publique, contre l’avis du Défenseur des droits, contre l’avis de l’Inspection générale des affaires sociales, contre l’avis de vous tous qui avez signé cette pétition, l’Assemblée nationale a décidé, malgré tout cela, de rétablir l’interdiction des soins de conservation ! »
« A un moment, je le dis : le populisme, ça suffit ! »
En toute connaissance de cause, « les députés ont donc décidé qu’une personne séropositive mérite d’être cachée à ses proches et à sa famille à ce moment éminemment douloureux du deuil. En toute connaissance de cause, les députés ont décidé de mettre sciemment en danger la santé des thanatopracteurs en refusant que les soins de conservation puissent être effectués dans des lieux dédiés et équipés en conséquence. Honte à eux ! », poursuit l’élu.
Les 14 et 15 décembre, la loi sera votée par le Sénat pour un dernier passage. Et, nous pouvons toutes et tous intervenir en appelant les sénateurs à « respecter tant les droits des personnes que la sécurité des thanatopracteurs en décidant que les soins funéraires – pour ce qui concerne les soins invasifs – doivent être fait dans des lieux adaptés et non au domicile ! »
Vous aussi, envoyez un message aux sénateurs : cliquez ici http://bit.ly/1N9zAUK
Merci pour votre engagement.