En se prononçant en faveur de l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et femmes célibataires, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a ouvert la voie ce 27 juin à une possible réforme de la législation en France. Pour l’instant, elle est réservée aux seuls conjoints hétérosexuels ne pouvant avoir d’enfants.
Emmanuel Macron s’y est engagé durant la campagne présidentielle, conditionnant son avis à cette décision du CCNE. Le Premier ministre Édouard Philippe ne l’a pas évoquée dans son discours de politique générale, mais ce n’est plus qu’une question de temps, avait insisté au micro de France Inter Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité hommes-femmes. « Soit on fait une loi à part, soit on attend la révision plus globale de la celle de bioéthique prévue en 2018. »
Objectif de nouveau confirmé par la Ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, qui, chargée du dossier, « n’a pas d’avis personnel à donner sur les sujets de société », mais planche sur « les états généraux de la bioéthique qui se tiendront l’année prochaine » pour rouvrir les discussions, comme l’avait par ailleurs envisagé Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, sans donner de calendrier précis.
(A partir de 5mn30 dans la vidéo)
« J’attends de voir ce que disent les Français… Le Comité consultatif national d’éthique contient en son sein toutes les sensibilités. Donc, s’il a rendu un avis favorable, je pense que la société est prête », a-t-elle ajouté.
En mars 2016, 200 gynécologues ont signé une tribune intitulée « Nous, médecins, avons aidé des couples homosexuels à avoir un enfant même si la loi l’interdit », dans laquelle ils dénonçaient les « incohérences actuelles » et demandaient la mise en place d’un « plan contre l’infertilité ».
« Toutes les avancées sur l’autonomie de la reproduction humaine ont été combattues : la contraception, l’IVG, la fécondation in vitro », constate le professeur René Frydman, père du premier « bébé éprouvette » et signataire de la lettre, pour qui la situation actuelle est « insultante » pour le corps médical. Et « injuste » pour les Françaises.