Elle avait déjà été suspendue, pendant trente jours, en janvier 2016, suite à une plainte du secrétaire général du gouvernement pour « violations » présumées de la loi d’association : « En militant ouvertement pour les droits des homosexuels, l’ONG s’écartait de ses statuts ! ».
Mais le mois suivant, la justice statuait en faveur de Shams, jugée légale. « Une victoire des principes des droits de l’homme et de la société civile sur les décisions arbitraires de l’Etat visant à la dissolution de notre association ».
Son avocat, Mounir Baatour, vient pourtant d’apprendre que le chargé du contentieux de l’Etat a fait appel de cette décision. D’autant plus étonnant que le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, rentre d’une visite officielle de trois jours à Paris, conclue par un entretien avec le Président Macron et maintes recommandations sur la question des droits LGBT+.
Rappelons que Shams œuvre notamment pour la défense des personnes incarcérées en Tunisie pour homosexualité (127 en 2018), sur la base de l’article 230 du code pénal, hérité en 1913 du protectorat français, désormais premier partenaire économique du pays.