Le président de la République du Sénégal, Macky Sall a répondu hier sur Itélé aux questions de la journaliste Audrey Pulvar. Invité du « 18h Politique » de la chaîne, il est notamment revenu sur son parcours politique, avant d’évoquer différentes questions de droits humains dans son pays et bien évidemment la question de la dépénalisation de l’homosexualité. Rappelons que le Sénégal fait en effet partie des pays africains qui refusent de légiférer sur le droit des LGBT.
« Ce ne sont pas les organisations des droits de l’Homme qui gouvernent notre pays ! »
Pour le président sénégalais, « il faut respecter les croyances et les convictions d’un pays et de sa société, avoir la modestie de comprendre que tous les pays ne sont pas les mêmes ».
Il estime que chaque société doit pouvoir apprécier la question de l’homosexualité selon ses capacités :
« Nous avons notre code de la famille, nous avons notre culture, nous avons notre civilisation. Il faut que les gens aussi apprennent à respecter nos croyances et nos convictions. Au nom de quoi on doit penser que parce que ailleurs, on pense que l’homosexualité doit être dépénalisée, que ça doit être une loi universelle ? Au nom de quoi ça doit être une loi universelle ? »
« Parce que c’est un droit considéré comme une droit humain élémentaire par beaucoup d’instances internationales », lui rétorque la journaliste.
« Il faut respecter le droit pour chaque peuple de définir sa propre législation. Je ne vois pas pourquoi on doit nous imposer cette vision. Nous avons des homosexuels chez nous… ils n’auront pas de difficultés avec le gouvernement, mais avec la société… c’est une autre affaire. Les gens doivent avoir la modestie de comprendre que tous les pays ne sont pas les mêmes, n’ont pas les mêmes histoires, évolutions, chaque pays a son propre métabolisme. Ce sont des problèmes de société, chaque société doit apprécier selon ses capacités. »
Le président sénégalais, pense, à titre personnel, « que les gens ont la liberté de faire ce qu’ils veulent, ça les engage, mais ils n’ont pas la liberté d’imposer aux autres ce qu’ils sont. Qu’ils soient homosexuels, c’est leur problème, ce n’est pas mon problème ».
« Ce pourrait ne pas être un problème du tout d’ailleurs, ni pour eux ni pour vous ? », poursuit Audrey Pulvar.
« Oui, mais pourquoi vouloir imposer que les homosexuels doivent défiler, faire des ‘gay parades’ etc. C’est cela le problème. Parce qu’il y aura des réactions immédiatement. D’autres considéreront que nous sommes en train de leur imposer un modèle de société. C’est ainsi que naissent les conflits. Laissez les sociétés absorber selon leur niveau d’absorption. »
Pourquoi, Macky Sall n’est-il pas le Président ? La société sénégalaise se « gouverne » comment autrement ? Si nous avons pu « résoudre ce problème en France par des lois », comme il le souligne d’ailleurs dans son entretien, serait-si difficile d’entamer la procédure au Sénégal pour aider à changer les mentalités ?
C’est un peu simple lorsqu’on a aspiré à la plus haute fonction de l’Etat que de déléguer la législation « aux gens ».
Rappelons à Monsieur Sall, que les personnes homosexuelles font également partie de la population sénégalaise et qu’il est de son devoir d’assurer leur pleine égalité et protection.
C’est à partir de 21mn dans la vidéo :
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Selon les chiffres du Commissariat général aux réfugiés et apatrides, la majorité des immigrés qui ont tenté d’obtenir l’asile l’an dernier en Belgique par exemple, au motif d’être des homosexuels persécutés, étaient des Africains, avec plus de 48% de Sénégalais.
STOP HOMOPHOBIE