En octobre 2016, la proposition d’un référendum consultatif sur la question a été rejetée par le Parti travailliste, estimant le projet trop « coûteux et clivant », voire même profitable aux anti-mariage gay.
« Pourquoi accentuer les tensions au sein de la population, lorsque nous pouvons accorder à tous le même droit au mariage par un vote libre au Parlement ? », avait justifié le leader de l’opposition, Bill Shorten, évoquant autrement des risques de débordements homophobes.
Mais, le premier ministre Malcolm Turnbull, qui a lancé l’initiative lors de sa campagne électorale, avait averti qu’en cas de rejet du texte, aucune décision ne serait prise avant les prochaines législatives de novembre 2019.
Cette ouverture était pourtant réclamée, selon un sondage Gallop d’août 2016, par plus de 61% des Australiens, qui ont réitéré leurs positions cette semaine encore, comme le confirme le rapport du Melbourne Institute, organe dépendant de l’Université de la ville, qui vient de publier les résultats de son questionnaire annuel traitant des thèmes de la famille, du revenu et du dynamisme du travail.
Les questions ne changent pas et s’adressent depuis 2006 aux mêmes 17’000 Australiens, de façon à pouvoir retracer leur évolution sur ces thématiques. Et au fil des ans, le soutien à la communauté LGBT a considérablement augmenté (1.5 point en 10 ans), pour atteindre les 4.8 sur une échelle de 7.
Progression également constatée parmi les politiciens, qui se prononcent et s’engagent de plus en plus pour une égalité des droits, et pour un vote en conscience, comme la maire de la ville de Sydney, Clover Moore, qui a participé pour la première fois en mars dernier à la célèbre parade du « Mardi Gras », appelant explicitement à une légalisation du mariage pour tous.
Avec la société civile mobilisée, un bon nombre d’acteurs internationaux ont depuis lancé des campagnes, à l’instar d’Airbnb qui, notamment épaulé par Google, eBay, propose à leurs utilisateurs de porter une alliance brisée, symbole d’une minorité exclue.
Enfin, l’étude menée par l’Université de Melbourne révèle que le « mariage hétérosexuel » a vu par ailleurs sa cote de popularité baisser dans la même période, principalement auprès des femmes, de moins en moins convaincues par une « institution » qu’elles jugent « dépassée », même si la tendance est partagée, mais moins radicalement pour les hommes.
Joëlle Berthout
stophomophobie.com