Trois Marocains ont été condamnés à trois ans de prison ferme, vendredi 22 mai, à Taourirt, dans le nord-est du royaume, pour « relations homosexuelles ». Il s’agit de la peine la plus lourde prévue par le code pénal marocain pour ce « délit ».
Le 16 mai, prévenue par des voisins, la police a surpris un mécanicien d’une quarantaine d’années « en flagrant délit » d’homosexualité avec un autre homme de vingt ans son cadet dans son atelier de travail, a raconté lundi Hassan Ammari, un responsable de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).
Lors de leur garde à vue, les deux hommes ont affirmé avoir été mis en relation par l’intermédiaire d’une troisième personne, arrêtée à son tour. Les trois prévenus, qui ont avoué leur délit, ont également été poursuivis pour « prostitution » et « entraves à l’enquête ».
« Protection de sa vie privée »
En mars, Human Rights Watch (HRW) avait appelé en vain le Maroc à dépénaliser l’homosexualité. L’ONG avait notamment fait valoir que la Constitution du royaume, adoptée en 2011 dans le contexte du « printemps arabe », souligne que « toute personne a droit à la protection de sa vie privée ». Selon HRW, cela « devrait conduire à abolir la loi qui criminalise les relations sexuelles consentantes entre personnes majeures de même sexe ». Sollicitées, les autorités marocaines n’ont pas fait de commentaire.
D’après un sondage réalisé en novembre par l’institut TNS pour l’hebdomadaire TelQuel, plus de 8 Marocains sur 10 se disent « contre l’homosexualité».