Registres de condoléances, fleurs et bougies en mémoire des victimes, de Berlin à Sydney, des milliers de personnes, défenseurs et sympathisants notamment des droits des LGBT, se sont rassemblées partout dans le monde pour dire leur effroi après le carnage dans un club emblématique de la communauté gay d’Orlando, et leur détermination à ne pas céder à la peur. L’attentat, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), a en effet suscité le choc, et si les homosexuels sont fréquemment victimes d’attaques meurtrières à travers le monde, la communauté n’avait toutefois jamais été visés par une tuerie de cette ampleur.
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« Nous devons rester unis, défendre notre mode de vie et ne pas céder », a déclaré à l’AFP Helmut Metzner, 47 ans, militant de la Fédération gay et lesbienne allemande lors d’un rassemblement devant l’ambassade américaine à Berlin.
« Cet événement tragique nous rappelle à quel point notre communauté est en danger, menacée dans son existence même», a regretté l’association israélienne « La Maison ouverte ». Rappelons qu’en 2015, un juif ultra-orthodoxe, Yishaï Shlissel, a blessé six personnes à coups de couteau pendant la marche des fiertés de Jérusalem, dont Shira Banki, 16 ans. La jeune fille succombe peu après à ses blessures. L’assaillant avait déjà blessé trois personnes à la même Gay pride en 2005 et avait purgé dix ans de prison pour cette attaque.
A Amsterdam, capitale du premier pays à légaliser le mariage entre personnes du même sexe, en 2000, plusieurs centaines de personnes se sont également retrouvées dans le centre-ville, au monument à la mémoire des victimes homosexuelles du Troisième Reich. Le vice-Premier ministre Lodewijk Asscher y a notamment déposé des fleurs. « Montrons au monde que l’amour sera toujours plus fort que la haine », écrivent les organisateurs.
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A Londres, dans le quartier central de Soho, à proximité du pub gay « Admiral Duncan » qui avait été la cible d’un attentat à la bombe perpétré par un néonazi en 1999 (trois morts), les drapeaux arc-en-ciel flottaient au-dessus d’une foule évaluée par la police à « 5.000 à 7.000 personnes ». Celles-ci ont observé deux minutes de silence avant de libérer 49 ballons aux couleurs vives correspondant au nombre des morts dans la discothèque américaine. « Nous sommes là, nous sommes gays, nous n’allons pas vivre dans la peur », ont scandé les participants. « C’est une question de solidarité, c’est une façon de nous faire entendre, d’essayer de dire que l’amour l’emporte », a déclaré Julius Reuben, un Londonien de 35 ans arborant une longue robe noire et des talons aiguilles.
Des centaines de personnes à Bruxelles, réunies sur place de la Bourse qui était sous haute protection à Bruxelles. Une minute de silence a été suivie par les chants de la chorale LGBTQ Tapalanote. Les participants ont terminé le rassemblement en se serrant dans les bras.
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« On partage l’hommage au sein de la communauté LGBTQ, mais on ne va pas partager les sentiments de peur et d’insécurité au nom de la communauté LGBTQ en particulier », a soutenu François Massoz-Fouillien, porte-parole de la RainbowHouse Brussels. « Ils doivent être diminués et transformés en des choses positives comme des événements de solidarité, et pas seulement au niveau de la communauté LGBTQ, mais de l’ensemble des citoyens quelles que soient leurs orientations sexuelles ou leurs confessions ».
A Paris, le rassemblement était silencieux : « On avait besoin de se retrouver après ce choc émotionnel », expliquait sur place Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l’Inter-LGBT. Et là encore, pas question de céder à la panique.
La pride prévue pour le 2 juillet dans la capitale aura bien lieu. « L’annuler serait reconnaître la victoire à ceux qui tentent de nous faire peur ».
La Tour Eiffel s’est aussi illuminé dans la soirée aux couleurs du drapeau arc-en-ciel, tout comme l’ont fait plus tôt l’ambassade américaine à Stockholm, les mairies de Tel Aviv et New York ou le Sydney Harbour Bridge, pont emblématique de la métropole australienne.
Et, si les réseaux sociaux ont peiné à filtrer les contenus homophobes, sous le hashtag #loveislove de nombreux illustres et inconnus ont fait écho à ces initiatives, publiant des messages contre l’homophobie avec des photos de couples de même sexe qui s’embrassent. Lady Gaga a en outre prononcé un discours poignant, lors d’un rassemblement organisé en face du Los Angeles City Hall.
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De Washington à Moscou en passant par Pékin, le Vatican ou la Ligue arabe, les dirigeants ont condamné à l’unisson un « acte de terreur et de haine », selon les termes du président Barack Obama.
Tous, même des pays comme l’Egypte où l’homosexualité est sévèrement réprimée, ont adressé leurs condoléances aux proches des victimes et au peuple américain. Mais nombre ont occulté le caractère homophobe de la tuerie.
En Pologne, le silence de l’exécutif a suscité toutefois la déception des militants de la cause LGBT. « Ils ne savent pas réagir même face à un événement si tragique », a regretté Tomasz Baczkowski, président de la Fondation de l’Egalité.
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