Municipales : Félicitations à Bruno Julliard promu « Premier adjoint » de Anne Hidalgo à la Mairie de Paris

Anne Hidalgo aura sans surprise fait le plein des voix de la gauche unie (PRG-PS-Verts-PCF), avec 91 voix sur 163 pour devenir la première « femme maire » de la Capitale, élue par le Conseil de Paris. La droite et le centre n’ont pas présenté de candidat et ont voté blanc, de même que l’unique représentante du Parti de gauche, Danielle Simonnet.

Les conseillers de Paris ont ensuite élu l’exécutif municipal, qui se composera de 21 adjoints au lieu de 36 sous la précédente mandature.

>> Premier adjoint, Bruno Julliard (33 ans) – un des élus ouvertement gay de la capitale – conserve la délégation de la culture qu’il avait depuis 2012, en y ajoutant les métiers d’art, les relations avec les arrondissements et la nuit. Discret sur sa vie privée, le plus fidèle lieutenant d’Anne Hidalgo s’était livré sans tabou dans le mensuel Têtu, en septembre 2011, affirmant son homosexualité, sans jamais avoir cherché à le cacher ou en faire un argument politique : « Aujourd’hui, il n’y a plus besoin d’une mise en scène, d’une sortie de placard dans laquelle nous ne sommes jamais rentrés ».

Une carrière expresse qui n’étonne pas vraiment Victor Vidilles, qui siégeait au bureau national de l’Unef lorsque Bruno Julliard en était président. « Je l’ai connu extrêmement bosseur et perfectionniste, raconte ce proche. A l’époque, il avait déjà une véritable intelligence politique. » Même concert de louanges chez son ancien chef de cabinet, Pierre Jacquemain, qui a appuyé le jeune élu lorsque ce dernier a fait ses premiers pas comme adjoint à la Culture, succédant à Christophe Girard. « Même s’il n’avait pas une grande expertise, il est venu avec une vision, une ligne politique culturelle basée sur l’accès des plus jeunes à la culture et le soutien aux squats artistiques, raconte l’ex-collaborateur. En plus, c’est quelqu’un qui sait jouer collectif ». Un plus quand on connaît les égos des élus regroupés au sein d’un exécutif.

Bruno Julliard est-il resté le jeune révolté par les inégalités qui s’affichait en 2006 sous les pancartes anti-CPE d’un gouvernement de droite ? « Cela ne fait aucun doute, assure Pierre Jacquemain. Il est profondément de gauche. » « Il est toujours un militant de la transformation sociale, renchérit Victor Vidilles. Au fond de lui-même, il est toujours révolté par les inégalités. »

>> Le chef de file du PCF pendant la campagne des municipales, Ian Brossat, homosexuel déclaré lui aussi, sera chargé du logement, et son homologue EELV, Christophe Najdovski, des transports.

>> Jean-Louis Missika, un des deux directeurs de campagne d’Anne Hidalgo, est l’autre homme fort de cet exécutif, avec une délégation englobant l’urbanisme, l’architecture, les projets du Grand Paris, le développement économique et l’attractivité.

Au total, cet exécutif est largement renouvelé et rajeuni, avec douze nouveaux adjoints et une moyenne d’âge de 44 ans (contre 50 auparavant). Il compte trois élus du PCF, quatre d’EELV, et deux du groupe PRG, centre et indépendants (l’ex-MoDem Jean-François Martins, Sport et Tourisme, et l’ancienne secrétaire d’Etat chiraquienne Dominique Versini, Solidarité, Petite enfance et Personnes âgées).

L’ex ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, qui devrait être élue présidente du groupe UMP mercredi, a engagé dès cette première séance le fer contre sa rivale, parlant d’une maire « minoritaire en voix sur l’ensemble de la ville, et plus encore dans son propre arrondissement ».

La droite avait fait valoir plus tôt dans la semaine qu’elle était « majoritaire en voix » à l’issue du second tour des élections municipales, en prenant en compte les résultats du premier tour (quatre arrondissements de droite ont élu leurs conseillers de Paris dès le 23 mars) et en excluant les voix qui se sont portées sur le FN, le PG et LO.

En marge du Conseil de Paris, Jean-Louis Missika a dénoncé auprès de la presse le « discours affligeant » de Nathalie Kosciusko-Morizet. « En politique les mots ont un sens. On ne dit pas qu’on a gagné les élections quand on les a perdues », a-t-il asséné.

La députée de l’Essonne est apparue relativement isolée pendant la première interruption de séance, d’abord accrochée à son téléphone puis en conversation avec son voisin, pendant que la maire du VIIe Rachida Dati (UMP) échangeait quelques mots avec Anne Hidalgo.

En milieu de matinée, Anne Hidalgo s’est rendue auprès de Bertrand Delanoë pour une brève entrevue à huis clos. Selon un témoin, Bertrand Delanoë est sorti seul et à pied de l’Hôtel de Ville, se retournant seulement pour lancer quelques baisers.

STOP HOMOPHOBIE
avec l’AFP