La ministre de la famille Laurence Rossignol a confirmé ce lundi la prochaine abrogation d’une circulaire punissant les gynécologues orientant leurs patientes vers l’étranger pour y subir une PMA. Le président de la République l’avait promis jeudi dernier aux associations. La mesure en question, déjà instaurée par le gouvernement, punit depuis 2013 les gynécologues de 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende.
Ce mercredi matin, Nathalie Kosciusko-Morizet, députée Les Républicains de l’Essonne et candidate à la primaire de la droite et du centre, a expliqué face à Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC, pourquoi elle était désormais favorable à l’accès à la procréation médicalement assistée pour les couples homosexuels.
« J’ai beaucoup réfléchi, travaillé, j’ai surtout beaucoup consulté, parlé avec les uns et les autres. Je pense que ce n’est pas très logique d’avoir la possibilité de la PMA pour des couples traditionnels, d’avoir la possibilité d’adopter des enfants pour des couples de femmes, et de ne pas avoir la possibilité de la PMA alors qu’en fait, dans un certain nombre de cas, en célibataire, ça se fait quand même. Je trouve qu’il y a une forme d’hypocrisie derrière tout ça. Je pense qu’il faut savoir poser des principes là où ils sont vraiment légitimes et sensibles. Pour moi la frontière, c’est l’indisponibilité du corps humain, c’est-à-dire le fait qu’on ne va pas utiliser le corps de quelqu’un d’autre à son propre profit », insiste la députée, « absolument, résolument, définitivement » opposée à la GPA.
La PMA est « déjà dans la société » et il y a un moment où il faut « regarder le monde comme il est. Après, chacun fait ce qu’il veut pour lui. Mais il faut poser les frontières sur ce qui est vraiment scandaleux. C’est le cas pour la GPA. Pour le reste, ça relève du libre arbitre de chacun. »
Si elle s’était abstenue lors du vote de la loi Taubira en 2013, martelant son accord pour l’union de deux personnes du même sexe mais son opposition à la PMA comme à la GPA, Mme Kosciusko-Moriz a également toujours affirmé qu’elle n’y reviendrait pas : « Tous ceux qui disent le contraire racontent n’importe quoi parce que ce n’est pas vrai ! » Elle n’a pas aimé la façon dont « les socialistes sont allés chercher un gain politique sur un sujet de société (…) cela ne témoigne pas de grandeur », mais sur le fond la loi mariage pour tous est « une évolution qui devait être reconnue (…) ».
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Ecartée en décembre 2015 de la vice-présidence de LR après qu’elle eut critiqué une nouvelle fois la stratégie de Nicolas Sarkozy face au Front national, « ni désistement ni fusion avec les listes socialistes au second tour en cas de duel avec le FN », Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé en juin qu’il lui manquait encore la moitié des 250 parrainages nécessaires à sa candidature à la primaire qui doit avoir lieu en novembre. Elle a donc dévoilé ce mardi un clip de campagne humoristique, détournant à son avantage les propos de ses rivaux, pour séduire élus et militants et recueillir des soutiens. Un montage d’extraits, qui remontent pour certains à 2014 où la candidate malheureuse tentait de ravir la mairie de Paris. A l’époque, les rivaux d’aujourd’hui, dont Nicolas Sarkozy, vantaient ses mérites. Sortie du contexte, la vidéo fait un buzz :
.@jf_cope @NicolasSarkozy @alainjuppe @BrunoLeMaire @HerveMariton Merci à tous pour votre soutien 😉https://t.co/qWkvP8aKp9
— N. Kosciusko-Morizet (@nk_m) 5 juillet 2016
« Je suis Nathalie Kosciusko-Morizet et j’approuve ce message ».
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Anne V. Besnard
stophomophobie.org