Une semaine après la sortie de son livre « La France pour la vie », Nicolas Sarkozy était l’invité de l’émission « Des paroles et des actes », ce jeudi 4 février, sur France 2. Il a répondu aux questions de David Pujadas, Nathalie Saint-Cricq, François Lenglet et un panel de Français. Il reconnaît avoir commis des erreurs lors de son quinquennat.
Peut-on changer d’avis constamment et être crédible ?
Interrogé sur son revirement concernant le « mariage pour tous », l’ancien chef de l’Etat dénonce une « caricature » de ses propos mais souligne que « c’est une affaire difficile et sensible qui engage la souffrance de beaucoup de personnes ». Au risque de perdre d’anciens soutiens, au sein de la droite qui avaient fermement exprimé leur opposition à la loi Taubira au moment de son adoption en 2013, Nicolas Sarkozy confie avoir réfléchi :
« J’ai toujours cru qu’on ne choisissait pas son identité sexuelle : On ne la choisit pas. On choisit de l’assumer mais on ne la choisit pas ! Je suis né hétérosexuel, je n’en ai aucun mérite. Et qu’on soit homo ou hétéro, on a besoin d’amour, et l’amour a besoin d’une reconnaissance sociale… » Et sur ce point : « il n’a pas changé d’avis ».
Nicolas Sarkozy regrette de ne pas avoir autorisé l’union civile des couples homosexuels en Mairie lorsqu’il était au pouvoir. Il estime que les Français n’auraient pas compris que cette question soit prise en charge par le gouvernement de l’époque dans une tension économique et sociale : « J’avais tort ! Parce que pour celui qui se sent différent, la souffrance est la même… »
Accusé de changer d’avis selon son auditoire, le président LR insiste : « Je craignais que les problèmes de filiation ne soient pas réglés par la loi Taubira ». Et, c’est pourquoi, face à cette ambiguïté, profitant de l’écriture de son livre, il a souhaité corrigé ses propos.
« Monsieur Hollande a fait le mariage homosexuel, en même temps qu’il détruisait la politique familiale et ils ont maltraité des gens qui étaient contre le principe du mariage pour tous… Et puis nous sommes arrivés dans une situation d’incompréhension généralisée… J’ai donc écrit que nous n’allions pas démarier les couples homosexuels. Ce serait cruel, injuste et impossible… Le mariage est une chose, la filiation une autre… Je reste opposé à la GPA, pour les couples homosexuels, comme pour les hétérosexuels. Et qui peut me reprocher de dire aujourd’hui les choses avec mon cœur ?.. »
Vendredi dernier, à l’issue d’une entrevue avec plusieurs membres de Sens Commun, l’émanation politique de la Manif pour tous, a confié une délégation à la politique familiale et intergénérationnelle à Catherine Giner, élue marseillaise anti-IVG et anti-mariage pour tous. Le président de la région PACA l’avait également nommée à des fonctions similaires. Mais après un article de La Marseillaise qui soulignait ses positions conservatrices, Christian Estrosi a reculé et lui a retiré la charge de la famille.
Valentine Monceau
stophomophobie.org