Laurent Ruquier recevait ce samedi 18 juin sur le plateau d’« On n’est pas couché » Alex Goude, ancien animateur de M6, ainsi qu’Henri Guaino, candidat à la primaire de la droite. Interpellé sur la question du mariage pour tous, le député LR des Yvelines a réitéré son opposition à la loi « en raison de la filiation », soulignant toutefois qu’il ne comptait pas l’abroger en cas de victoire aux prochaines élections présidentielles. Et s’il ne se considère pas non plus comme une égérie de la manif pour tous, bien qu’en tête des cortèges, position politique, philosophique et personnelle, il reste néanmoins contre « la marchandisation du corps des femmes » : « Il y a un problème de civilisation. Aux États-Unis, vous allez choisir vos enfants sur une étagère. Après des gens diront « j’ai payé, il a un défaut ». On va où ? Les accidents de la vie fabriquent suffisamment d’enfants sans père ou sans mère pour ne pas en rajouter, parce que ce sont des blessures qu’on garde toute la vie ».
« Mais ça ne se passe pas comme ça », rétorque Alex Goude, lui-même installé à Las Vegas avec son compagnon, où le couple élève justement son petit garçon né d’une mère porteuse : « Je l’ai fait aux Etats-Unis parce que c’est interdit en France et je vis aux Etats-Unis en partie pour ça. Et je n’ai pas choisi mon fils sur une étagère (…). Et, si je vous suis, puisque par « marchandisation » vous sous-entendez qu’elles gagnent de l’argent (…) Ma mère porteuse gagnait beaucoup moins en donnant naissance à Eliott. Elle a arrêté son travail pour nous, elle a perdu de l’argent… Ça vous dépasse qu’il y ait des gens qui ont envie d’aider d’autres personnes ? »
Indépendamment de votre bonheur et de mon histoire personnelle, « dans le grand Océan de la marchandisation, on trouve des choses très bien mais globalement, c’est pas très bien », martèle encore Henri « Gay-no », taclé pour l’occasion. « Je mène pas un combat contre les homosexuels, ni pour la morale pure. Je distingue ce combat politique et personnel, de mes convictions religieuses… » Et, concernant le mariage, « c’est une institution, dont le but, anthropologiquement en tout cas, est de mettre de l’ordre dans la filiation. D’autres raisons s’y ajoutent, religieuses, le romantisme… », ajoute le député.
« Et des droits aussi », insiste Alex Goude. « Je n’avais pas les mêmes droits avec mon compagnon avant le mariage. Et pourtant, comme tous les autres citoyens, je payais mes impôts, mes allocations familiales… »
« Je trouve dramatique qu’on est pas fait le contrat d’union civile, parce que ça permettait de ne pas mélanger le mariage, en rapport direct avec la filiation, avec le problème de l’amour homosexuel, l’envie de le montrer, d’avoir des droits… », répond le député, avant d’être interpellé par Yann Moix, l’écrivain et chroniqueur : « Vous êtes catholique ?! C’est étrange quand même, parce que le catholicisme repose intégralement sur le fait qu’un fils n’est pas le fils biologique de son père. »
Silence.
« Parce que vous n’avez jamais essayé de percevoir le mystère de la trinité… », répond Henri Guaino. « Si, justement », conclut Yann Moix : « C’est l’abolition de la biologie. Et le Saint-Esprit était précisément inventé, pour qu’on ne se pose pas la question de la filiation de la manière dont vous vous la posez. »
En fin d’émission, Alex Goude est revenu sur son parcours, sa famille, son quotidien aux Etats-Unis, et a présenté pour l’occasion le spectacle/circomédie musicale « Timéo » qu’il a mis en scène et fera ses débuts au Casino de Paris le 16 septembre prochain.
Joëlle Berthout
stophomophobie.org