>> Uganda’s president warns new anti-gay law risks trade boycott by West
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Le président ougandais Yoweri Museveni a implicitement mis en garde vendredi contre un nouveau vote d’une loi anti-homosexualité ayant suscité un tollé international avant d’être annulée par la justice, mettant en avant les risques pour le commerce extérieur de l’Ouganda.
La loi, qui avait conduit plusieurs bailleurs de fonds à geler leurs aides publiques, a été annulée le 1er août par la Cour constitutionnelle pour des raisons techniques, le quorum n’étant pas atteint lors de son adoption au Parlement.
Si le gel des aides n’a pas eu de conséquences, affirme M. Museveni dans une tribune parue vendredi dans le principal quotidien du pays, New Vision, « un problème bien plus sérieux est apparu, la possibilité d’un boycott commercial par les gouvernements occidentaux sous la pression des lobbies homosexuels en Occident ».
Accusant les Etats-Unis et l’UE de « politiser l’accès à leurs marchés », le président ougandais a estimé qu’il « s’agit désormais du problème du serpent dans le pot d’argile. Nous voulons tuer le serpent, mais sans casser le pot. Nous voulons protéger nos enfants de l’homosexualité, mais nous ne voulons pas tuer nos débouchés commerciaux ».
La loi controversée ajoutait notamment la répression de la « promotion de l’homosexualité » et l’obligation de dénoncer les homosexuels aux dispositions du Code pénal datant de l’époque coloniale britannique et punissant depuis plus d’un demi-siècle les relations « contre nature » de la prison à vie.
Les dispositions de ce Code pénal restent en vigueur et les partisans de la loi anti-homosexualité ont annoncé leur intention de faire re-voter par l’Assemblée le texte annulé, la Cour ne s’étant pas prononcée sur son contenu.
L’homophobie, relayée par les puissantes Eglises évangéliques, est largement répandue en Ouganda et la loi avait reçu un accueil favorable dans la population.
« Choix et conviction »
Sans évoquer explicitement l’éventuel nouveau vote de la loi, M. Museveni estime que la législation existante est suffisante, notamment pour « protéger » les mineurs et les jeunes que selon le président ougandais, des groupes homosexuels cherchent à « recruter » ou « appâtent » avec de l’argent.
Après avoir varié sur la question de la nature innée ou acquise de l’homosexualité, M. Museveni estime dans cette tribune que certains homosexuels le sont « par choix et conviction ».
« Ils sont simplement attirés par leurs semblables – hommes ou femmes – selon ce qu’ils disent, aussi difficile que ce soit à imaginer pour moi », a-t-il expliqué.
« Devons nous impliquer interminablement l’Ouganda dans des guerres sans fin avec nos potentiels partenaires commerciaux à cause de ce groupe d’homosexuels volontaires, même après avoir protégé nos enfants? C’est ce dont nous devons débattre et que nous devons résoudre », poursuit Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, dans sa tribune.
« Désormais, la question n’est donc pas ce que les autres gouvernements nous disent », ajoute le chef de l’Etat ougandais, soucieux de ne pas apparaître comme cédant aux pressions extérieures, dans un pays où l’homosexualité est largement considérée comme une pratique « importée » et « imposée » à l’Afrique par l’Occident.
« Il s’agit pour nous de décider ce qui est le mieux pour notre pays dans le domaine du commerce extérieur, qui est un moteur de croissance et de transformation sans égal », souligne-t-il avant de poser la question: « quelle est la marche à suivre? ».
Les partisans de la loi anti-homosexualité avait critiqué son annulation, dictée selon eux par des pressions américaines, à la veille du départ du président Museveni pour un sommet USA-Afrique à Washington, ce que l’intéressé avait démenti.
Une majorité de députés a signé une requête demandant un nouveau vote de la loi et le gouvernement a fait appel de la décision de la Cour constitutionnelle devant la Cour suprême.
Selon ses détracteurs, le président Museveni avait promulgué la loi anti-homosexualité essentiellement en vue de la présidentielle de 2016, qui marquera sa 30e année au pouvoir.
Mi-septembre, après des pression de défenseurs de la cause homosexuelle, un grand hôtel a annulé la réservation d’une chambre pour M. Museveni au Texas, où le chef de l’Etat ougandais devait rencontrer de potentiels investisseurs. L’Ouganda a découvert en 2006 d’importantes réserves de brut susceptibles de profondément modifier l’économie du pays.
En septembre, le principal conseiller politique de M. Museveni, Moses Byaruhanga, avait lui aussi publié une tribune dans la presse, expliquant que le code pénal actuel était suffisant et estimé inutile une nouvelle loi « qui provoque des antagonismes avec nos partenaires commerciaux ».
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>> Ugandan President Yoweri Museveni has said his country risks a trade boycott by the West if it reintroduces a divisive anti-gay law that was rejected by the constitutional court.
The original version of the law passed in February punished gay sex with long prison terms and alarmed Western donors, some of whom withheld aid in protest. The constitutional court overturned it on a technicality in August.
Since then there has been debate among ruling party lawmakers in the east African nation on whether to re-issue the law, but without tough penalties for consenting adults.
In a commentary on Friday in the state-run New Vision daily, Museveni said he was not worried by the aid cuts that followed the initial law, but warned of a trade boycott by companies in the West.
He said re-issuing the anti-gay law would likely antagonise consumers in the West, risking access to a rich export market. « To carelessly and needlessly open unnecessary wars with useful customers is irresponsible to say the least, » he wrote.
Homosexuality remains taboo in Uganda and many socially conservative African societies where some religious groups have branded it a corrupting Western import.
The original passage of the anti-gay law was celebrated with a rally in the city centre against homosexuals, which Museveni attended and where he was thanked for signing the bill by religious leaders from various denominations.
Donors, who finance about 20 percent of Uganda’s annual budget, lauded its annulment, and some have resumed lending. The US described the court’s decision as « an important step in the right direction for human rights » in Uganda.
The law was quashed on the basis that it was passed without sufficient quorum for a vote in parliament.
Museveni has since told legislators from his ruling National Resistance Movement (NRM) party that he favoured a debate in the assembly on the re-introduction of the law, but wanted to remove penalties against gay sex between two consenting adults.
It is not clear when the law may be debated in parliament.
Museveni wrote in his commentary that he favored punishment for those who recruit children or lure adults into gay sex using financial inducements, but expressed misgivings about punishing consenting adult homosexuals.
AFP