Suite à la visite d’Angela Merkel, l’interpellant publiquement ce 2 mai à Sotchi pour qu’il use de toute son influence, et après sa rencontre avec Tatiana Moskalova, médiatrice russe des droits de l’Homme, le président Poutine est finalement sorti de sa réserve pour annoncer ce vendredi qu’il soutiendrait une enquête officielle concernant les sévices infligés aux homosexuels en Tchétchénie.
« Je vais parler au procureur général et au ministre de l’Intérieur à propos de ces informations, ou ce que j’appellerai des rumeurs, à propos de ces gens qui auraient une sexualité non traditionnelle dans le Caucase ».
Lundi, au moins 18 militants des droits humains étaient arrêtés à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie, alors qu’ils manifestaient en marge du défilé du 1er mai pour alerter l’opinion.
Sous pression, le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, s’est également déclaré prêt à collaborer, mais continue d’affirmer qu’il n’y a pas d’homosexuels dans son pays. Les détentions et tortures évoquées ne seraient donc que « calomnies », les premières investigations du Kremlin « n’ayant livré aucun élément ».
Le 28 avril dernier, les chefs de la diplomatie de cinq pays européens, dont Jean-Marc Ayrault, Ministre Français des Affaires étrangères et du Développement international, ont écrit à leur homologue russe Sergueï Lavrov, pour lui exprimer leur « profonde inquiétude » sur cette situation. Ils ont appelé la Russie à faire cesser toute persécution, apporter assistance aux victimes et « déférer les auteurs devant la justice ». Et le Canada propose désormais des visas d’urgence aux « rescapés » et « fugitifs », qui corroborent tous les précédents témoignages, relatant ainsi meurtres et corps d’homosexuels abandonnés par leurs familles, notamment, sur « suggestion » des autorités, puisque « selon les lois islamiques, on n’enterre pas non plus les gays ».
Terrence Kachadourian
stophomophobie.com