PMA et mariage pour tous : Où en sont les Candidats à la Primaire Les Républicains 2016 ? (VIDEOS)

A quelques mois de l’élection présidentielle de 2017, on peine à compter le nombre exact de candidats à l’Elysée. Au sein du parti des Républicains, François Fillon a présenté en début de semaine ses propositions pour « refonder la politique familiale française », réitérant ainsi sa volonté de réécrire la loi Taubira. Du moins partiellement, comme il l’avait annoncé en juin, afin de fermer l’adoption plénière aux couples homosexuels.

S’il n’est pas « opportun ni souhaitable de rouvrir un débat mal engagé en 2012 […] qui a eu pour effet de fracturer la société », explique l’élu, il ne lui paraît pas non plus légitime « que la loi permette de considérer qu’un enfant soit fils ou fille, de manière exclusive, de deux parents du même sexe. Sa filiation au sens biologique du terme, à l’égard d’un père et d’une mère, ne doit donc plus pouvoir être effacée par une adoption plénière. »

Opposé à l’extension de l’assistance médicale à la procréation « aux couples de femmes et aux femmes seules », François Fillon ajoute qu’il refuse « d’ouvrir la voie à la gestation pour autrui et souhaite même mener une action au niveau international en faveur de l’abolition de la GPA ».

Alain Juppé se refuse à revenir sur le mariage pour tous et l’adoption pour les couples de même sexe. Il faut « marcher avec son temps », a-t-il d’ailleurs indiqué en juillet en présentant son cahier pour « agir pour les familles », dans un entretien à La Croix. Mais il reste « radicalement hostile » à la GPA et la PMA, à l’instar de Bruno Le Maire, qui avait également essuyé de vives critiques lors d’un déplacement à Versailles en expliquant qu’il ne reviendrait pas sur le mariage pour tous. Tout comme Nadine Morano, qui espère qu’en 2017, la droite aura « largement autre chose à faire ».

Elle avait toutefois manifesté aux côtés des représentants de la Manif pour Tous, ainsi que Jean-François Copé, « motivé non pas par la possibilité d’une union entre personnes de même sexe, mais contre l’adoption et des questions éthiques concernant là encore la PMA et la GPA », avait-il finalement répondu, interpellé ensuite par Ludovine de La Rochère sur son manque d’engagement aux côtés des opposants.

Nicolas Sarkozy, pas encore candidat déclaré, a néanmoins beaucoup réfléchi et estime depuis la sortie de son livre « La France pour la vie » en février, qu’« homo ou hétéro, on a tous besoin d’amour, et l’amour a besoin d’une reconnaissance sociale ». Pas de suppression donc de la loi, mais l’ancien président de la République est vague sur la question de l’adoption.

Nathalie Kosciusko-Morizet se distingue puisqu’elle s’est déjà prononcée en faveur de la PMA pour toutes, en mettant toutefois de côté la GPA.

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Henri Guaino, ex-tête d’affiche des opposants mais qui a voté par mégarde pour le projet lors du scrutin électronique en 2013, ne reviendra pas non plus sur la loi s’il était élu, comme il l’a précisé en juin dans « On n’est pas couché », mais inscrirait dans le droit l’interdiction de recourir à la gestation pour autrui (GPA).

Frédéric Lefebvre, député des Français de l’étranger, n’étais pas député au moment du vote du texte en 2013. Mais si l’ancien secrétaire d’État avait affiché sa préférence pour une union civile, il se sera dès novembre 2014 positionné contre l’abrogation de la loi et pour l’adoption des enfants : « Cessons d’entretenir des débats d’un autre temps », avait-il écrit. A l’inverse de Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines et président du petit Parti Chrétien-Démocrate (PCD) de Christine Boutin, qui lui n’envisage aucune forme dunion pour les homosexuels.

Fluctuant sur la questionGeoffroy Didier estimait, quelques mois après l’adoption de la loi Taubira, qu’on ne pouvait pas s’y être opposé politiquement en tant que projet « et une fois le texte devenu loi, expliquer que nous ne ferons rien de plus », en demandant l’organisation d’un référendum général sur ces questions. Mais il ne compte pas remettre en cause « les mariages et les adoptions déjà effectués ».

Quant à Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffitte, qui déclarait que marier des homosexuels entre eux n’avait aucun sens, maintient son souhait de défaire la loi, qui selon lui, heurte les fondements éthiques des Français.

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Hervé Mariton, député de la Drôme, est dans la même optique. Crédité d’environ 1% mais finalement recalé à l’investiture pour des parrainages invalides, il ne désespèrait pas d’être « l’un des seuls à ne pas avoir abandonné ce combat pour l’abrogation d’une mauvaise loi » : « Les couples de même sexe engagés dans la durée doivent être reconnus mais pas par le mariage, car il entraîne la filiation », proclamait-il encore récemment dans un entretien sur RTL. Mais, s’il souligne les positions « alternativement et constamment démagos » de ses concurrents, il n’imagine pas non plus « démarier des gens ou désadopter des enfants ». Par contre, pour l’avenir, il ne veut vraiment pas « des mères porteuses (…) car comme il n’y a pas d’enfants à adopter, c’est la PMA et les mères-porteuses. Je n’en veux pas ! » Il a annoncé son soutien à Alain Juppé.

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L’accès à la procréation médicalement assistée pour toutes était une promesse de campagne du président Hollande, une « ambition » qui, comme l’a reconnue la ministre des familles, Laurence Rossignol, sur Public Sénat en juillet dernier, a été « freinée par la violence des réactionnaires et des conservateurs ».

Confirmant l’abrogation d’une circulaire punissant les gynécologues orientant leurs patientes vers l’étranger pour y subir une PMA, la ministre a en outre réitéré son souhait que l’interdiction « soit levée » pour les couples de femmes en France : « parce qu’il n’y a aucune raison de les discriminer, en leur refusant l’accès à une technologie qui est ouverte aux couples hétérosexuels. »

Terrence Katchadourian
stophomophobie.org