Imaginez. Vous venez de passer un beau week-end avec votre moitié à Paris. Vous vous dites au revoir sur le quai de la gare : un câlin et un baiser. Vous n’allez pas vous revoir pendant longtemps. C’est alors qu’un responsable du train court vers vous pour vous demander d’arrêter et vous expliquer que ce baiser est « intolérable ».
C’est ce qui est arrivé dans le courant du mois de février dernier à Mirjam, et une membre d’All Out venue d’Amsterdam. À la Gare du Nord, un responsable de la compagnie Thalys (l’entreprise de trains à grande vitesse en Europe) leur a expliqué, à sa petite amie et à elle, que des couples hétéros peuvent sans problème s’embrasser sur le quai, mais pas deux femmes.
Lorsqu’elle est allée se plaindre auprès de Thalys, elle espérait que l’entreprise lui répondrait rapidement et ferait preuve de fermeté. Elle croyait Thalys pro-égalité – après tout, la compagnie avait même participé à la Marche des fiertés d’Amsterdam. Elle a répondu en promettant d’enquêter sur cette histoire… mais c’était il y a plusieurs semaines. Seule une grande mobilisation lui montrera que sa réputation est en jeu et la poussera à agir. All Out a immédiatement mis en place une pétition pour dénoncer cette attitude discriminatoire : https://go.allout.org/fr/a/mirjam-thalys/
La compagnie, alertée, s’est empressée ensuite de répondre sur Twitter :
« L’enquête lancée dès le signalement de cet acte homophobe a conduit à la suspension de cet employé, dans l’attente de futurs développements », a assuré la direction.
L’enquête initiée dès le signalement de cet acte homophobe a conduit à la suspension de cet employé,dans l’attente de futurs développements.
— Thalys (@thalys_fr) 12 Mars 2015
Contactée par Libération, la direction du groupe Thalys a affirmé avoir pris cette décision de mise à pied mercredi, faisant suite au lancement d’une « enquête interne » qui se poursuit par ailleurs. La porte-parole ajoute que les employés font l’objet de « formations continues axées sur le respect » et contre l’homophobie. Il va manifestement falloir persévérer.