>> Egypt arrests 33 men for ‘debauchery’ in bathhouse raid
Les autorités égyptiennes ont effectivement pris pour cible la communauté homosexuelle, et dans l’indifférence de tous. Après à un raid surprise ce dimanche soir dans un hammam public du quartier de Azbakeya, trente-trois hommes ont été arrêtés « pour débauche », a précisé le général Ali al-Demerdach, directeur de la sécurité du directorat du Caire. Cette accusation farfelue est régulièrement utilisée contre les gays en Égypte, où la loi n’interdit pourtant pas formellement l’homosexualité.
Tous sont Égyptiens. Parmi eux se trouve le propriétaire du hammam et des employés, selon Mohamed Hetta, chef du bureau du procureur d’Azbakeyah. Le propriétaire du hammam est accusé d’avoir « transformé son établissement en un lieu de conduite immorale et indécente et d’homosexualité de groupe », a déclaré Mohamed Hetta à l’AFP.
S’ils sont reconnus coupables, ces hommes, arrêtés sur ordre du procureur général, risquent de longues peines de prison. En effet, en avril dernier, trois Égyptiens ont ainsi écopé de huit années de prison pour avoir, selon les autorités, organisé une fête « déviante et pratiqué la débauche». En novembre, un tribunal du Caire a également condamné à trois ans de prison huit jeunes hommes accusés d’être apparus dans la vidéo d’un mariage gay.
Selon Scott Long, militant international des droits humains et qui travaille couramment sur la question des droits LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) en Egypte : « Dans certains cas, les juges ne tiennent manifestement pas compte des preuves. Par exemple, dans le cas de la vidéo du présumé mariage gay, les accusés ont été inculpés pour « circulation de pornographie » alors que la vidéo n’était aucunement pornographique et qu’il n’y avait aucune preuve que les défendeurs avaient quelque chose à faire avec sa diffusion. »
L’ONG Human Rights Watch (HRW) dénonce régulièrement les procès intentés aux homosexuels en Égypte, soulignant que les autorités égyptiennes ont à plusieurs reprises arrêté, torturé et détenu des hommes soupçonnés de conduite homosexuelle.
Plusieurs activistes ont certifié que cet intérêt soudain pour la communauté gay était tout simplement une instrumentalisation politique du régime Al Sissi en vue de se construire une façade conservatrice. Contacté à ce sujet par le HuffPost Tunisie, Mo. R., activiste anonyme en faveur des droits sexuels et corporels et des libertés individuelles témoigne:
« Le régime tente d’apparaître comme le gardien de la morale en Egypte afin de ne pas permettre aux mouvements politiques à tendance islamiste de les attaquer. La police connaît bien tous les hommes gays ainsi que leurs adresses et s’ils voulaient vraiment les arrêter, ils auraient pu le faire depuis bien longtemps. Cette mascarade est tout simplement politique! Ils profitent de ces histoires pour créer un buzz afin de détourner l’opinion publique d’autres questions importantes. »
En 2013, un sondage réalisé par le centre de recherches américain Pew révélait que seuls 3% des Égyptiens estimaient que la société devait accepter l’homosexualité. L’optimisme n’est donc pas de rigueur et il semble n’y avoir personne vers qui se tourner.
STOP HOMOPHOBIE
avec AFP
>> Egyptian police have raided a bathhouse in central Cairo and arrested 33 men on suspicion of « debauchery » – a charge that has been used against gay people.
Homosexuality is not explicitly banned in Egypt but gay people have been arrested under other offences instead.
Last month eight men were jailed for « inciting debauchery » after video of an alleged gay wedding went viral.
The men face jail terms if convicted. Police raids on Egyptian gay venues have risen in recent months.
The 33 were arrested « for practising debauchery », General Ali al-Demerdash, head of the Cairo security directorate, said.
Among those arrested was the bathhouse owner, AFP reports.
« The bathhouse owner is accused of turning the facility into a site of immoral and indecent conduct and group homosexuality », the agency quotes Mohamed Hetta, head of the local prosecution office, as saying.
Rights groups have condemned Egypt’s treatment of gay people, in particular the use of anal testing to determine whether people are homosexual.
Egypt’s biggest arrest of homosexuals was in 2001, when 52 men were arrested at nightclub on the Nile in central Cairo.
AFP