ILGA-Europe a dévoilé ce 14 mai à Lisbonne son baromètre annuel, indice d’égalité évalué à partir d’une soixantaine de critères, s’inquiétant d’une stagnation des engagements dans certains pays, pourtant précurseurs des droits LGTBI (Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transgenre et Intersexe). Notamment les Pays-Bas, qui avec 60% sortent du « top ten », contre 73% pour la France, qui prend 2 points sur 2017, mais descend de la 5ème à la 6ème position, derrière la Finlande, le Royaume-Uni, la Norvège, la Belgique et Malte, toujours au premier rang avec 91,4%.
« Nos acquis de cette dernière décennie sont en jeu ! Populisme et nationalisme ne sont pas que des mots et peuvent avoir des conséquences profondes sur la vie des personnes LGBTI en Europe », a réagi Evelyne Paradis, directrice exécutive de l’organisation, exhortant gouvernements et institutions européennes « à ne pas céder à l’autodétermination lorsqu’il s’agit d’inscrire fermement les droits dans la loi. Beaucoup de nos victoires récentes sont fragiles. Et dans le contexte de crispation actuelle sur la question des droits de l’Homme en Europe, comment les Etats peuvent-ils encore imaginer que le travail sur l’égalité LGBTI est accompli ? Nous sommes loin du compte, je vous le répète », a fermement souligné la militante.
« Nos communautés savent malheureusement trop bien à quel point nous sommes vulnérables aux tendances non démocratiques. Droit et politiques sont souvent la dernière ligne de défense pour les personnes LGBTI. C’est pourquoi nous insistons pour nous assurer que la législation de nos pays protège explicitement nos droits humains », ajoute Joyce Hamilton, coprésidente du Conseil exécutif d’ILGA-Europe.
« Assurer une égalité totale pour les personnes LGBTI n’a jamais et ne s’arrêtera pas à l’égalité du mariage ! Tous les gouvernements d’Europe doivent accélérer le rythme, tenir leurs engagements et faire de la protection juridique une réalité pour toutes et tous, en particulier les personnes trans et intersexuées. Il est temps de faire preuve de leadership ! »
Derrières la Russie (10,9%) et Monaco (9,76%), la Turquie (8,6%), où communauté et défenseurs des droits LGBT sont poussés vers la clandestinité, l’Arménie (7,2%) et l’Azerbaïdjan (4,7%) closent le classement.
Pour améliorer toutefois la situation en France, ILGA-Europe recommande déjà au président Macron d’honorer ses promesses et ouvrir la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples d’homosexuelles et femmes célibataires, sujet clé des Etats généraux de la bioéthique. Ainsi que la mise en place de politiques concrètes pour accueillir les demandeurs d’asile LGBT, persécutés dans leur pays d’origine.
Anne V. Besnard
stophomophobie.com