Lors d’une conférence de presse à Milan avec ses alliés anti-immigrés et anti-européen de la Ligue du Nord, la députée du Front national Marion Maréchal-Le Pen a dit craindre mercredi que la reconnaissance du mariage homosexuel « ouvre la voie à de très nombreuses dérives », dont des demandes de reconnaissance de la polygamie.
« Nous souhaitons conserver le mariage comme cadre juridique de protection de la famille et de la filiation et ne pas en faire une reconnaissance sociale de l’amour, si je puis dire, qui ouvre la voie à de très nombreuses dérives. D’autres minorités chercheront à faire reconnaître leur forme d’amour, je pense notamment à la polygamie… Parmi les autres valeurs que nous défendons, il y a la famille traditionnelle et naturelle », a affirmé Marion Maréchal-Le Pen, interrogée sur les points communs entre la vision défendue par le Front national et celle de la Ligue du Nord, ressuscitant ainsi le débat.
« Nous avons en commun l’attachement à la patrie et à la souveraineté, la contestation de l’UE (…) qui va selon nous à l’encontre des intérêts nationaux et des peuples », avait relevé tout d’abord la députée du Vaucluse.
FN et Ligue du Nord veulent une « remise en cause de Schengen, de l’euro et de la monnaie unique, la fin de la libre-circulation des biens, des hommes et des capitaux », selon la députée de 26 ans, qui a aussi noté le « refus » par les deux formations « de l’arrivée massive d’une population qui viendrait presque en remplacer une autre sur une partie du territoire », source, selon elle, de « conflits ».
Invitée de RTL ce jeudi, la présidente du Front national Marine Le Pen a implicitement pris ses distances avec sa nièce, affirmant qu’« on est très, très loin » en France « de la reconnaissance de la polygamie ». Puis d’ajouter: « Le débat d’idées permet de dire ce qu’on a envie de dire. Je crois qu’on est très très loin de la reconnaissance de la polygamie dans notre pays, Dieu merci ».
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Marine Le Pen avait pourtant déclaré de manière remarquée en 2010 que « dans certains quartiers, il ne fait pas bon être femme, ni homosexuel, ni juif, ni même français ou blanc », se demandant également à l’époque si ouvrir le mariage aux homosexuels ne conduirait pas à l’autorisation de la polygamie.
« Nous, nous avons dit ce que nous avions à dire, que nous étions opposés au mariage, mais que nous étions pour un travail autour d’un pacs amélioré parce que il y a des revendications auxquelles il faut répondre de la transmission du patrimoine, de maintien dans les lieux pour les couples homosexuels », a encore déclaré la présidente du FN, qui assure depuis le mouvement de 2012-2013 contre l’ouverture du mariage aux homosexuels que s’il arrivait au pouvoir, il abrogerait la loi Taubira.