Pour participer à l’événement
« C’est la énième agression cette année, il était nécessaire que nous autres citoyens nous réunissions pour soutenir, dénoncer et rendre hommage à nos amis victimes et familles », déclare Isabelle Bonal, militante, également engagée à nos côtés, à l’origine du rassemblement :
« Paul et Tony ont été violemment agressés en sortant d’un lieu festif gay. C’est au pouvoir public de nous protéger. Nous devons pouvoir sortir dans la rue, même en soirée, sans risquer de nous faire tabasser par des meutes. Flag ! participera d’ailleurs à nos côtés avec plusieurs dizaines d’autres associations de toute la région. »
Le dimanche 6 septembre dernier en effet, au petit matin, Paul, 26 ans, et Tony, 25 ans, étaient insultés et roués de coups par 5 agresseurs en plein centre de Marseille en raison de leur homosexualité présumée : 45 jours d’interruption temporaire de travail, des fractures multiples, un moral durement éprouvé.
Malheureusement cette agression s’inscrit dans une atmosphère délétère sur notre territoire, marquée par un certain nombre d’événements alarmants et répétitifs :
En début d’année, une jeune collégienne de 14 ans a été victime de harcèlement dans son établissement scolaire du centre ville et sur les réseaux sociaux en raison de son orientation sexuelle supposée : n’ayant pas reçu l’accompagnement escompté de la communauté éducative, isolés, les parents ont été contraints de la changer d’établissement en mars 2015.
Le 26 juin, Mélanie Hénique, nageuse de l’équipe de France et du Cercle des Nageurs de Marseille est insultée et rouée de coup en sortant d’un restaurant à Amiens ; nez cassé, choc psychologique lui font annuler sa participation à l’Open de France de natation.
Sans oublier, un mariage à Marseille entre deux femmes, Claude et Hélène annulé fin 2014 parce qu’une élue s’est permis de ne pas appliquer la loi, de façon discriminatoire. Le jugement doit être rendu le 29 septembre prochain.
Malgré des lois volontaristes d’égalité et de lutte contre les discriminations, de toute part, il existe encore, ici et maintenant, un climat lgbt-phobe consternant qui nous alerte : la rue, les établissements scolaires, l’administration (une mairie), les réseaux sociaux sont et restent des lieux, des espaces publics insécurisants où peuvent s’exercer le préjugé, les injures, le harcèlement, la violence physique en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Dans tous ces cas, le silence de nos représentant-e-s politiques locaux se fait assourdissant ou bien trop timide ou ponctuel se cantonnant à un commentaire à chaud de ce qui se présente alors comme un fait divers déplorable.
Il existe un déficit flagrant de prévention et de lutte contre les discriminations, plus particulièrement celles que subissent les personnes lesbiennes, gays, bi-es et trans.
Si les associations s’efforcent de mener un véritable travail de prévention, nous pouvons faire le constat d’un manque de politiques publiques ambitieuses, volontaristes, coordonnées et lisibles en la matière, tant la tâche est grande. En conséquence, les associations LGBT locales et nationales souhaitent qu’une rencontre urgente soit organisée avec l’ensemble des partenaires publics pour dresser un constat partagé afin de mettre en place sur nos territoires un ensemble d’actions communes et un agenda concret de lutte contre les discriminations en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.
Devant l’hôtel de ville, quai du port à Marseille : « On compte sur vous pour être nombreuses et nombreux sur place à 18h30 », ajoute Isabelle, « ce serait un signe fort, notamment de la part de toute notre communauté. Surtout, que dans quelques semaines Mme Christine Boutin devrait aussi passer devant la justice pour homophobie. Nous devons rester mobiliser, montrer que nous sommes solidaires. »
Nous vous avions en effet invité l’année dernière à soutenir le mouvement citoyen que lançait déjà Isabelle Bonal, toute aussi révoltée par les propos indignes et insultants ténus au printemps 2014 par la présidente d’honneur du Parti chrétien-démocrate à l’encontre de la communauté homosexuelle : « L’homosexualité est une abomination ! »
« Plusieurs milliers de plaintes… » le parquet en était saturé. L’audience de fixation dans l’affaire se tenait également le 17 octobre, devant la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Grandes Instances de Paris », ajoute Isabelle. Prémonitoire ? Une longue attente mais des signes encourageants. »
Et nous y étions. Le calendrier de procédure a d’ailleurs été déterminée pour une date d’audience de plaidoirie ce 22 octobre 2015.
« Le fait que le procureur ait renvoyé Christine Boutin sur citation en correctionnelle, cela signifie en filigrane que le parquet partage notre avis. C’est donc une décision forte », expliquait notre conseil, Me Emmanuel Asmar, à Yagg. Selon lui, la difficulté principale aura été de qualifier la plainte: « Dans le cas précis des propos de Christine Boutin, elle ne vise pas une personne en particulier, on ne pouvait donc pas parler d’insulte ou de diffamation. »
L’occasion donc de vous inviter de nouveau, si vous ne l’aviez pas déjà fait la première fois, à nous rejoindre dans cette action, pour demander la condamnation des propos de Madame Boutin : « Je porte plainte contre Christine Boutin« .
Et, concernant le rassemblement du 17 septembre prochain, vous pouvez rejoindre la page de l’événement à Marseille : https://www.facebook.com/events/898797726873857/
Isabelle Bonal devrait réaliser un reportage, vidéos/photos, que nous vous partagerons. Si vous êtes des manifestants, n’hésitaient pas à donner votre avis.
@stop_homophobie