Dans la nuit du 14 décembre 2013, deux jeunes femmes qui passaient un moment entre amoureuses à « L’Appart », la seule boite de nuit dite « friendly » de la ville, à deux pas du Tribunal, se faisaient violemment agresser par trois individus, pour s’être embrassées. L’une des deux jeunes victimes, Laure, un nerf sectionné par un éclat de verre à la main gauche, avait d’ailleurs terminé la soirée en ambulance, « exfiltrée » par le gérant de l’établissement et un videur, tandis que les prévenus repartaient de leur côté. Ils iront même jusqu’à joindre ensuite Laure par téléphone, pour lui proposer de l’argent afin qu’elle ne porte pas plainte.
« On a fait preuve d’un grand courage en proposant 1 500 € à la victime… », relève le Parquet qui ne peut s’adresser qu’à Jihad Latrach. Le jeune homme de 22 ans est en effet le seul présent à l’audience ce mercredi 28 septembre, après un an de détention provisoire. « Le principal impliqué n’a pas fait un jour de garde à vue et se trouve au soleil et sa sœur, par laquelle tout a commencé, brille par son absence », observe son conseil Me Stanislas Louvel. « Mon client était présent ce soir-là, mais il n’est pas à l’origine de l’esclandre […], il n’a posé aucun problème dans l’établissement. Il faut sortir du dossier l’image détestable que l’on veut faire de lui, alors qu’il est le seul à s’expliquer ».
Samia Hamiane, 27 ans, qui aura la première incité l’agression, n’a pas estimé utile de faire le déplacement. Et, son frère, Youssef Hamiane, 29 ans, sous mandat d’arrêt depuis le 30 mai 2014, se trouverait au Maroc, indiquent les sites loractu.fr et le republicain-lorrain.
Le parquet a néanmoins relevé le caractère homophobe de l’agression et requis cinq ans de prison contre les deux hommes et un an ferme pour la jeune femme. Le Tribunal correctionnel de Metz se prononcera le 14 octobre prochain.
