Présenté à mi-parcours du festival, l’odyssée d’Act Up, fresque sur les années sida à Paris, a reçu ce dimanche 28 mai le Grand prix de cette 70e édition, a annoncé le jury présidé par Pedro Almodovar. Le film venait déjà de remporter samedi la Queer Palm, l’équivalent à Cannes du Teddy Award, prix décerné depuis 31 ans pendant la Berlinale.
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#Cannes2017 Les premiers mots de Robin Campillo, Grand prix du jury pour « 120 battements par minute » @BFMTV pic.twitter.com/G8J3PGUzlq
— BFMTV (@BFMTV) 28 mai 2017
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« Ça a été une aventure aussi collective, une histoire qui l’a été tout autant. On est jamais aussi grands, beaux et forts qu’à plusieurs », a déclaré Robin Campillo, le réalisateur, en recevant son prix.
Ni nostalgique, ni documentaire, et co-écrit par Philippe Mangeot, ancien président d’Act Up de 1997 à 1999, « 120 Battements par minute » a en effet opté pour le pari du collectif, là où de nombreux films sur l’épidémie se concentrent sur des destins individuels, en dévoilant un activisme mené bien avant l’ère des réseaux sociaux, mais avec dans sa dernière partie, une bouleversante histoire d’amour entre Sean, militant de la première heure, incarné par l’acteur d’origine argentine Nahuel Perez Biscayart (vu dans « Grand central » de Rebecca Zlotowski), et Nathan, joué par le tout aussi talentueux Arnaud Valois, dernière recrue de l’association et séronégatif, contrairement à son compagnon.
En 1993, la maladie tue depuis une dizaine d’années. Les militants d’Act Up-Paris se battent pour que l’État développe des campagnes de prévention. Ils veulent faire plier les laboratoires pharmaceutiques, trop lents à délivrer les résultats de leurs recherches. Car c’est bien le temps qui manque aux malades. La mort est omniprésente, le compte à rebours est lancé dès lors que les personnages apprennent leur séropositivité.
« Nous avons choisi un film dans lequel l’ensemble des acteurs ont su s’illustrer dans des rôles poignants avec le plus grand des courages. Sans jamais verser dans le mélodrame, le film nous plonge dans les pages les plus sombres de notre histoire récente, tout en nous rappelant que nous sommes toujours plus forts quand on conjugue nos énergies », a également indiqué samedi le jury de la Queer Palm présidé par le réalisateur américain Travis Mathews, en lui attribuant la récompense.
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