16 femmes et cinq hommes, militants LGBTQI, qui participaient à une conférence visant à promouvoir « leurs activités », ont été arrêtés ce 20 mai à Ho, une ville de la région de la Volta au Ghana. Mais, les relations homosexuelles y étant interdites, héritage de la législation coloniale britannique du XIXe siècle, ils ont tous été arrêtés pour « rassemblement illégal ». Ils sont depuis détenus par la police, en attendant d’être présentés devant un juge le 4 juin prochain.
Il s’agissait pourtant d’un programme, mis en place par l’association Rightify Ghana, visant à former des « juristes afin de mieux recenser et signaler les violations de droits humains subies par les Ghanéens LGBTQI ».
« Et, de nouveau, la presse était complice. Les journalistes se sont associés aux forces de police pendant les arrestations, pour avoir des photos à diffuser des victimes ». « La loi ne peut pas non plus empêcher les avocats et personnes LGBTQ+ d’exister ou de se rassembler. C’est un droit constitutionnel. », ajoute l’association.
« Anybody who hears this voice should kindly help us. We are currently in a training… and reporters just barge in and say we are having an LGBT conference and they are taking pictures and things of us. Kindly help us. Spread this message. » – One of the 21 on May 20#ReleaseThe21 pic.twitter.com/onIiPqEPmW
— Rightify Ghana (@RightifyGhana) May 25, 2021
—
Yesterday, I drove 4 hours to visit the Ho 21 in jail. I’m so broken. I can’t sleep. I randomly start crying. I’m still processing so much. That could have been any one of us who work on the frontlines. #ReleaseThe21
— #ReleaseThe21 (@msafrakomah) May 24, 2021
Un appel à mobilisation a été lancé sur les réseaux pour réclamer leur libération avec le hashtag #ReleaseThe21 (#LibérezLes21, en français), ainsi qu’une collecte de fonds pour « les aider à sortir de prison ».
Depuis quelques mois, le pays ouest-africain anglophone, très conservateur et religieux, fait face à une augmentation des attaques et abus à l’encontre de la communauté, déplore Alex Kofi Donkor, fondateur de l’ONG LGBT+ Rights Ghana. Fin février, un centre de soutien aux homosexuels à Accra avait été fermé par les autorités, et le mois précédent, plusieurs personnes, dont des militants LGBT et personnalités ayant pris position en faveur, ont été la cible de groupuscules armés, avec pour objectif de « débusquer, capturer, punir et humilier les homosexuels ».
Alex Kofi Donkor a lui-même été menacé de mort. Il s’inquiète désormais des appels à la délation lancés par la police en quête d’informations « sur les activités LGBTQ+ » : « une véritable chasse aux sorcières ! ».