L’Organisation internationale des jeunes et étudiants LGBTQI (IGLYO) et le Rapport mondial de suivi sur l’éducation de l’UNESCO ont publié, ce 17 mai 2021, les résultats de recherches et d’enquêtes sur la situation des élèves LGBTQI en Europe.
54% confient avoir été victimes d’intimidation à l’école au moins une fois en raison de leur orientation sexuelle, de leur identité et expression de genre ou des variations de leurs caractéristiques sexuelles. 83% rapportent aussi avoir été témoins, « au moins à quelques reprises », de propos péjoratifs à l’égard des étudiants LGBTQI, et que 67 % d’entre-eux avaient été l’objet au moins une fois de remarques négatives.
58% des personnes interrogées confient toutefois ne jamais signaler ces actes au personnel éducatif, qui manquerait de répondant. L’intervention des enseignants lorsqu’ils ont connaissance de telles remarques est pourtant essentielle à un système d’éducation inclusif. Mais beaucoup manquent de confiance et de connaissances pour soutenir les apprenants LGBTQI. 3% seulement, ayant assisté à de tels incidents, interviennent toujours mais dans 80% des cas ils n’interviennent jamais ou rarement, ajoute l’enquête.
Un phénomène qui serait mondial
Aux États-Unis, 12,5 % des élèves lesbiennes, gais et bisexuels ont déclaré ne pas être allés en classe au moins une fois au cours des 30 derniers jours parce qu’ils ne se sentaient pas en sécurité à l’école ou sur le chemin de l’école, contre moins de 4,6 % des élèves hétérosexuels. En Nouvelle-Zélande, les élèves LGBTQI étaient trois fois plus susceptibles d’être victimes d’intimidation que leurs pairs. Au Japon, 68 % des personnes LGBTQI âgées de 10 à 35 ans ont subi ces violences.
L’UNESCO et l’IGLYO appellent ainsi les gouvernements et les écoles à généraliser l’enseignement de l’éducation aux droits humains et d’autres matières, y compris l’histoire et les études sociales, pour introduire les personnes LGBTQI, leur histoire et leur expérience dans les programmes d’enseignement. Ces efforts doivent être soutenus par la formation et en accordant un plus grand pouvoir d’action et de décision aux enseignants afin que ces derniers puissent dispenser des programmes inclusifs afin qu’ils transmettent leurs connaissances tout en faisant face aux incidents et aux menaces de manière efficace.
L’étude a été menées en 2019 auprès de plus de 17.000 jeunes de 13 à 24 ans.