Injures, assorties de coups, brimades, vol ou de racket, voire d’agressions sexuelles… En France, l’éducation nationale estime qu’un élève sur dix serait victime de harcèlement scolaire. 700.000 enfants harcelés chaque jour, soit 5 à 6% des élèves au total.
« Difficultés scolaires, absentéisme, déscolarisation, mal-être, angoisse, dépression, pouvant aller jusqu’au suicide, l’actualité nous rappelle régulièrement les effets dramatiques de ce phénomène », s’inquiète la Défenseure des droits, Claire Hédon, dans un rapport publié ce 17 novembre, veille de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école.
Les moyens d’action sont encore peu efficients et la prise de conscience est récente. La plupart des victimes regrette le manque d’écoute, et considère qu’on ne les prend pas au sérieux. Certains reconnaissent faire semblant d’être heureux, « jusqu’à afficher un sourire de façade pour donner l’impression qu’ils vont bien ».
L’école dit « ça se passe sur les réseaux sociaux, c’est pas chez moi ». Or ce que nous constatons, c’est que le harcèlement démarre à l’école et ça dérape sur les réseaux sociaux.
La Défenseure des droits appelle ainsi à prendre la pleine mesure de la santé mentale des enfants et à agir urgemment pour sortir des approches fragmentaires et strictement sanitaires. Elle formule en ce sens 29 recommandations à destination des pouvoirs publics, notamment l’amélioration de la formation des professionnels de l’Éducation nationale et le développement d’espaces d’écoute et d’expression à l’attention des enfants, dans tous les lieux qui composent leur quotidien et en particulier l’école.
« Un enfant qui ne va pas bien aura des difficultés d’apprentissage, fera un adulte qui ne va pas bien dans une société qui ne va pas bien », insiste-t-elle.
Cette année, STOP homophobie a été saisie pour une trentaine de cas de harcèlement scolaire, qui se sont d’ailleurs poursuivis en ligne. Nous restons pleinement engagés contre ce fléau, et à votre écoute 24h/7j. Victimes ou témoins, brisez la loi du silence.