Erwann Binet, qui devait participer lundi à un débat à l’Institut d’études politiques de Grenoble, a indiqué à l’AFP qu’il renonçait à cette conférence ainsi qu’à celles prévues dans deux autres facultés de la région parisienne.
« Je n’ai pas l’intention de refaire d’autres débats dans l’immédiat. Je le regrette vivement, mais il est n’est pas possible de continuer dans ces conditions, il faut que les opposants se ressaisissent », a déclaré Erwann Binet au lendemain d’une intervention avortée à la faculté de droit de Saint-Etienne.
Le député a raconté que la veille, des participants à ce débat, « majoritairement » défavorables au projet de mariage pour tous, l’ont sifflé puis ont scandé des slogans tels que « La France aux Français » ou encore « Hollande démission » dès son arrivée dans la salle, provoquant l’annulation de la rencontre.
« Cinq ou six » d’entre eux, appartenant aux Jeunesses nationalistes, ont brandi « des affiches avec un aigle (NDLR: symbole de ce groupuscule d’extrême droite) alors que des enfants étaient présents dans la salle », s’est indigné Erwann Binet.
« Certes les opposants ont été pris en otage par des fous d’extrême droite, mais il est irresponsable d’amener des enfants à ce genre de débat. Il faut qu’ils se reprennent en main », a-t-il poursuivi.
Parmi les opposants, figurait le leader des Jeunesses nationalistes, Alexandre Gabriac, comme le montre une photo parue dans la presse locale que ce dernier a lui-même postée sur Twitter.
Fondateur des Jeunesses nationalistes, Alexandre Gabriac a été expulsé du Front national en 2011 après la diffusion de photos le montrant en train de faire le salut nazi.
Le 26 mars, Erwann Binet avait déjà été empêché par « des opposants violents » d’achever une intervention à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines et avait dû partir sous protection policière.
« Condamnant les débordements et intimidations ayant conduit à l’annulation » du débat en présence de M. Binet dans sa ville, le maire PS de Grenoble Michel Destot a indiqué dans un communiqué qu’il « comprenait et respectait la décision d’annuler », mais qu’ il ne pouvait « tolérer que la liberté d’expression d’un élu de la Nation soit ainsi bafouée ».
(Source AFP)