Dans un contexte de répression LGBTphobe au Sénégal, une vingtaine de personnes se retrouvent à devoir faire face à la justice, à la suite d’une soirée qualifiée de « mariage gay ». Parmi les 25 personnes poursuivies, 13 ont été relaxées. Le tribunal des flagrants délits leur a accordé le « doute », tandis que l’organisateur de la fête et le présumé « marié » ont écopé de 6 mois ferme. Les autres convives ont été condamnés à des peines de 3 mois.
Pour rappel, le parquet avait requis deux ans de prison contre tous les mis en cause.
Un collectif dénonce l’absence d’état de droit au Sénégal, en invoquant le respect des droits humains pour tous.tes dans une tribune adressée à l’ensemble du peuple sénégalais, de la diaspora, de leurs élu.es et ami.es, et que STOP homophobie soutient.
Répression LGBTphobe : un collectif dénonce l’absence d’état de droit au Sénégal
Nous collectif de sénégalais.es militant.es en faveur de la défense des droits humains, nous voulons immédiatement que le Sénégal devienne un Etat de droit inclusif, afin de s’engager sur la voie d’un développement social.
Nous collectif de sénégalais.es militant.es, nous dénonçons de réelles régressions à l’œuvre dans notre pays qui prennent prétexte de la religion islamique, à l’instar de JAMRA, pour plonger une frange de la nation sénégalaise dans la peur et sous l’emprise de leaders religieux, qui poursuivent des finalités de pouvoir et de contrôle politique sur les populations.
Nous collectif de sénégalais.es militant.es, nous dénonçons des forces réactionnaires qui jour après jour, pierre après pierre, préparent un recul de nos libertés sans précédent, en s’appuyant sur des personnes qui à dessein au sein de l’appareil d’Etat sénégalais, les laissent faire avec des complicités béantes jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, non sans arrière-pensées électoralistes et clientélistes.
Nous collectif de sénégalais.es militant.es, nous dénonçons un discours trompeur qui utilise la rhétorique nationaliste et anti-néocolonialiste, pour couvrir des violations des droits humains dont sont aujourd’hui l’objet les homosexuel.les, les talibés, les albinos ou les femmes, mais qui demain, si nous n’y prenons pas garde, concerneront toute la société sénégalaise.
Nous collectif de sénégalais.es militant.es, nous demandons à ce que les lois de l’Etat sénégalais laïc soient appliquées sur tout le territoire national et qu’il n’y ait plus de zones de non-droit, où les marabouts imposent leurs visions de l’islam, nonobstant les convictions religieuses des uns et des autres qui se retrouvent alors bafouées.
Nous collectif de sénégalais.es militant.es, nous demandons à ce que les lois soient appliquées au Sénégal grâce à un appareil judiciaire fort et indépendant, éloigné des interférences des marabouts qui mettent en œuvre une justice parallèle, personnelle et arbitraire sur la foi de leurs intérêts politiques propres.
Nous collectif de sénégalais.es militant.es, nous demandons justice pour les enfants et les talibés tout particulièrement, car ils sont victimes de mendicité forcée et sont régulièrement l’objet de viols en toute impunité, de la part de leurs marabouts.
Nous collectif de sénégalais.es militant.es, nous demandons à ce que les forces paramilitaires parfois mafieuses, telle que Safyatoul Haman, financées par les marabouts à Touba ou ailleurs au Sénégal, soient dissoutes sans délai, car elles n’ont aucune légalité, ni aucune légitimité politique populaire.
Nous collectif de sénégalais.es militant.es, nous demandons des poursuites en justice contre toute organisation qui, à l’instar de JAMRA, promeuvent un discours d’incitation à la haine et à la violence, à l’encontre d’autres sénégalais.
Nous collectif de sénégalais.es militant.es, nous demandons l’accès à une instruction publique laïque et gratuite pour toutes et tous au Sénégal, quel que soit l’âge considéré, afin que nous n’ayons plus à vivre dans l’ignorance et le mimétisme imposés sous la contrainte, par des leaders religieux et leurs milices.
Signataires
Sénégal :
I. DIEYE, activiste au sein d’une organisation souhaitant conserver l’anonymat pour des raisons de sécurité
A. DIOP
F. DIOP
S. DIOUF, responsable du collectif FREE de Touba
A. FALL, activiste au sein d’une organisation souhaitant conserver l’anonymat pour des raisons de sécurité
P-A. FALL, activiste au sein d’une organisation souhaitant conserver l’anonymat pour des raisons de sécurité
F. LAM
A. NDIAYE, activiste au sein du collectif FREE
B. NDIAYE
S. NDOUR
G. SARR, activiste au sein du collectif FREE
S. THIAM
Alioune G.
Alioune S.
Moustapha AP
Mouss N.
Moustapha AP
Lili
Noël
Prince
Satou
FA
Etats-Unis d’Amérique :
Colin STEWART, président, St. Paul’s Foundation for International Reconciliation
France hexagonale :
Xavier DUBOIS, activiste de l’association Solidarité Internationale LGBTQI+ (SIL)
Frédéric HAY, président de l’association d’Aide, de Défense Homosexuelle, pour l’Égalité des Orientations Sexuelles (ADHEOS)
Ghana :
Davis MAC-IYALLA, directeur exécutif, Interfaith Diversity Network of West Africa (IDNOWA)
Guyane française :
Moïse MANOEL, doctorant de l’Université des Antilles sur le champ des Homophobies et des néocolonialismes sur l’aire du Plateau des Guyanes
Mayotte :
Bruno AGAR, docteur civilisationniste de l’université Paris-Saclay au Centre Universitaire de Mayotte
Royaume-Uni :
Matt BEARD, directeur exécutif, All Out