Menacé et harcelé à la suite d’une campagne d’outing massif des LGBTQ+, initiée depuis la Turquie par Sofia Taloni, une « influenceuse » trans d’origine marocaine qui l’avait directement ciblé dans un de ses lives, l’acteur Abdelatif Nhaila décidait de porter plainte auprès du commissariat de la ville de Sidi Kacem (Maroc) dont il est originaire. Mais plutôt que d’enregistrer sa demande, la police a placé le jeune homme en garde à vue pendant 48 heures, avant de l’accuser de violation de l’état d’urgence sanitaire et d’outrage à un fonctionnaire durant l’exercice de ses fonctions.
« Je souhaitais porter plainte pour diffamation contre une page Facebook qui m’avait insulté et menacé de mort (…) Au lieu de ça, des éléments de la PJ m’ont par la suite informé que j’étais placé en garde à vue sur ordre du parquet et que j’allais être poursuivi », a-t-il expliqué.
Mardi 6 octobre 2020, l’artiste marocain a été condamné à une peine de 4 mois de prison avec sursis auxquels s’ajoute 10000 dirhams d’amende (environ 1000 euros) et 1 dirham symbolique à verser au policier, celui-là même qui avait refusé d’enregistrer sa plainte !
Au Maroc l’homosexualité est un délit passible d’une peine de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement. Dans ce contexte, les personnes LGBT n’osent que très rarement se plaindre des violences dont elles sont l’objet tandis que leurs agresseurs jouissent en conséquence d’une impunité quasi-totale.
Abdellatif sera donc incarcéré si son amende n’est pas aquitée.
Pour lui venir en aide, nous avons créé une cagnotte à son attention : https://paypal.me/reseaufriendly