Au début du mois du mois de février, en présentant les priorités de sa politique étrangère, le président Joe Biden s’est fortement engagé à prendre en compte, dans l’action diplomatique des Etats-Unis, le combat pour les droits des personnes LGBT dans le monde.
« Biden s’engage et Macron reste muet sur la protection des personnes LGBT dans le monde ! »
Deux semaines après, l’Assemblée Nationale française examine un projet de loi sur « le développement solidaire et la lutte contre les inégalités mondiales ». Beau titre avec quelques belles annonces. Mais il est un point sur lequel Macron et Le Drian restent muets : le sort des personnes LGBT dans le monde.
Pourtant dans au moins 70 pays, les relations sexuelles entre adultes consentants sont pénalisées. Les personnes LGBT+ sont discriminées, violentées, emprisonnées, assassinées. Leur seul avenir est-il de rechercher l’asile en Europe et en Amérique du Nord ? Dans ces 70 pays des personnes LGBT+ se battent pour pouvoir vivre leurs désirs et leurs amours. Ce combat mérite notre soutien au nom du « développement solidaire et de la lutte contre les inégalités mondiales ».
Dans le recensement des aides internationales au mouvement LGBT+ dans le monde, Global Philanthropic Project a du mal à trouver la France tellement ses financement sont faibles [1]. Ce recensement montre aussi que les associations LGBT+ des pays d’Afrique francophone sont oubliées de presque tous, et d’abord de la France.
Dans le projet de loi « sur le développement solidaire et la lutte contre les inégalités mondiales » (plusieurs dizaines de pages, avec les annexes), on ne trouve qu’une vague allusion à l’action de la France dans les instances internationales en faveur de la dépénalisation de l’homosexualité. Rien sur le soutien aux personnes LGBT dans le monde.
Les enjeux sont importants : au-delà de l’enjeu en matière de droits humains, il y a celui pour la paix dans le monde. Les forces patriarcales et anti-occidentales font de plus en plus des personnes LGBT+ des boucs émissaires de toutes les difficultés de leur pays.
Les progrès des droits des personnes LGBT+ en occident ne sont pas compris dans les sociétés traditionnelles. Il faut donc donner aux personnes LGBT+ de ces pays la possibilité de dire qu’elles existent et que les conventions internationales sur les droits humains leur donnent les mêmes droits qu’aux autres citoyens.
La France doit investir dans le renforcement du dialogue international sur les valeurs et les droits.
« Nous regrettons que le gouvernement ait décidé qu’il n’y aurait qu’une lecture de ce projet de loi dans chaque assemblée parlementaire. Nous appelons les parlementaires à faire savoir que le combat mené par les personnes LGBT dans le monde pour faire reconnaître leur droit à l’existence doit être soutenu par la France », insiste Robert SIMON
Président de Solidarité Internationale LGBTQI.
La France a une responsabilité envers certains pays comme la Tunisie notamment, car c’est sous le protectorat français que l’article 230 qui criminalise l’homosexualité dans ce pays d’Afrique du Nord a été mis en place.
Nous appelons ainsi « toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté qui plaident avec nous pour un dialogue approfondi avec les populations des pays qui sont nos partenaires dans le combat pour un « développement solidaire » à nous rejoindre et à réclamer la prise en compte des personnes LGBT+ dans l’action diplomatique de la France ».
A noter, le projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales est en cours d’examen devant l’Assemblée nationale. Il s’agit d’un texte fondamental qui a vocation à remplacer la loi du 7 juillet 2014 d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale et qui définit pour les cinq années à venir le cadre et les objectifs de la politique de développement de la France.
[1]https://globalresourcesreport.org/wp-content/uploads/2020/05/GRR_2017-2018_Color.pdf page 33