Solidaires des combats pour les droits des femmes, indissociables pour ceux des droits humains dans le monde entier, notamment LGBT+, ce 8 mars 2021, journée de sensibilisation et de mobilisation, les associations Mousse et STOP homophobie lancent le site Un-Monde-Sexiste.fr, miroir social qui traque en temps réel sur Twitter les propos sexistes, affichés dans un fil d’actualité.
« Pute, garce, salope… », sur ces dizaines de milliers d’insultes publiées chaque jour sur les réseaux sociaux, l’omniprésence du sexisme dans le langage constitue la partie émergée de l’iceberg patriarcal. Derrière les mots se cache un monde sexiste !
Ces invectives fonctionnent comme un rappel à l’ordre. Si une femme détermine librement ce qu’elle veut faire de son corps, si elle se libère de la discipline patriarcale, alors la sanction tombe sous la forme d’une insulte sexiste. L’analyse sémantique de ces violences verbales révèle la manière dont les femmes sont disqualifiées dès qu’elles s’écartent des normes patriarcales.
Avec le site NoHomophobes.fr, nous montrions que sexisme et homophobie sont intimement liés dans les insultes. « Tapette, tantouze, tarlouze… », ces insultes tirent leur charge de l’infériorisation des femmes et du féminin dans le langage. Traiter un homme de femme, c’est l’injurier, c’est lui signifier son infériorité.
L’actualité le confirme. Il y a quelques jours, dans une vidéo d’un contrôle de police, relayée sur les réseaux, un jeune homme noir se faisait qualifier de « pédé » par un policier, estimant qu’il n’était « pas un homme ». L’infériorisation liée au statut racial se manifestait ici d’abord dans un propos sexiste (« T’es pas un homme »), puis dans un propos homophobe (« T’es un pédé »). Cet exemple montre à quel point les différents facteurs de discriminations se manifestent dans l’insulte, qui cristallise une violence intersectionnelle.