Plus d’une centaine d’églises ont lancé ce 10 mai une vaste action en Allemagne, « Love Wins », visant à bénir le mariage de couples homosexuels, auquel le Vatican a récemment réaffirmé sa stricte opposition. Cette campagne qui se prolonge sur plusieurs jours concerne aussi les personnes divorcées.
Rappelons qu’en mars dernier, la Congrégation pour la doctrine de la foi du Vatican avait en effet publié une note dans laquelle elle réaffirmait considérer l’homosexualité comme « un péché », et confirmait l’impossibilité pour les couples de même sexe de recevoir le sacrement du mariage. Ligne rapidement contestée dans une pétition signée par près de 2600 prêtres, ainsi que de nombreux théologiens et laïcs, appelant à la « désobéissance » via les réseaux sociaux sous le hashtag #Pastoraler Ungehorsam. En réaction, des drapeaux arc-en-ciel avaient également fleuri sur les frontons de nombreuses églises dans le pays, ainsi qu’en Autriche, pays de tradition catholique.
« Nous devons enfin reconnaître que l’Église est part de la vie, et pas seulement dans le cas d’un mariage entre un homme et une femme, mais dans tous les cas de relations basées sur la foi, le respect et l’amour », a estimé auprès de l’AFP Birgit Mock, co-responsable du groupe synodal chargé des questions de sexualité.
Le synode en Allemagne est vu depuis le début d’un œil très méfiant par le Vatican, et par les plus conservateurs des prélats, au premier rang desquels figure l’archevêque de Cologne Rainer Maria Woelki, qui craignent qu’elle ne sépare l’Église d’Allemagne de l’ensemble de l’Église catholique.
Certains jugent pourtant sa modernisation indispensable alors qu’elle souffre d’une fuite de ses fidèles à cause des affaires de pédophilie et d’une pénurie de nouveaux prêtres.
Même si elle reste la plus grande confession du pays, ses membres sont tombés à 22,6 millions en 2019, soit 2 millions de moins qu’en 2010, année de la révélation des premiers scandales d’abus sexuels sur mineurs.