« 1 590 victimes de crimes ou délits à caractère homophobe ou transphobe », contre 1 870 en 2019, recensées en 2020 par les forces de police et de gendarmerie, a annoncé ce mercredi 12 mai, le ministère de l’Intérieur dans un communiqué relayé par l’AFP, constatant une baisse de 15 % donc, qui marque un coup d’arrêt à la forte augmentation constatée lors de deux années précédentes (36 % en 2019 et 33 % 2018).
Le nombre de « contraventions pénales enregistrées par les services de sécurité en raison de l’orientation sexuelle réelle ou supposée de la victime » a toutefois continué à augmenter (1 380, soit + 14 %, après + 27 % en 2019). Il s’agit très majoritairement, en 2020 comme en 2019, « d’injures non publiques » (plus de 85 %).
Près d’un tiers des victimes a subi des injures « anti-LGBT » (31 %) et une sur quatre des violences physiques non sexuelles (26 %). Parmi les personnes ayant subi des violences physiques, la moitié (51 %) a eu une incapacité totale de travail (ITT). Les victimes de menaces représentent 21 % de l’ensemble des victimes, en hausse par rapport à 2019.
Un peu moins de trois victimes de crimes ou délits « anti-LGBT » sur quatre sont des hommes. Les victimes sont majoritairement des jeunes, 60 % ayant moins de 35 ans (contre 62 % en 2019).
Peu de dépôt de plainte
Six victimes sur dix sont enregistrées dans des agglomérations de 200 000 habitants et plus, proportion stable par rapport à 2019. Si « près de la moitié des crimes ou délits + anti-LGBT + sont commis dans des lieux publics », l’année 2020 a vu, en raison des périodes de confinement, davantage de victimes subir les faits dans une habitation individuelle ou collective.
Ces statistiques restent toutefois en décalage avec la réalité, de nombreuses victimes n’osant pas porter plainte, comme le confirme le ministère, en rappelant que d’après une enquête menée sur la période 2012-2018, « environ 20 % des victimes de menaces ou violences anti-LGBT et seulement 5 % des victimes d’injures anti-LGBT déclarent avoir porté plainte en moyenne ». Un leurre donc, marqué par la crise sanitaire et les confinements successifs, qui ne signifie par une baisse concrète.