Quelque 20.000 personnes, des jeunes majoritairement, ont défilé samedi 19 juin, dans les rues de Varsovie pour la « Parade de l’égalité » et défendre les droits LGBT+, particulièrement menacés en Pologne. L’édition 2020 avait été annulée en raison de l’épidémie de covid-19. Mais cette année, avec le soutien du maire libéral de Varsovie Rafal Trzaskowski, les manifestants ont pu défier, en plein centre de la capitale, le parti conservateur nationaliste et LGBTphobe Droit et Justice (PiS) au pouvoir depuis 2015.
Rappelons que le Conseil de l’Europe classe la Pologne en dernière position de l’Union européenne en matière de droits des LGBTQ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers), estimant dans un rapport récent que les principaux responsables politiques du pays avaient aggravé la situation. Depuis 2019, des dizaines de régions et communes se sont ainsi décrétées « libres d’idéologie LGBT », assimilée au communisme. Pour Jaroslaw Kaczynski, président du PiS et vice-Premier ministre chargé de la Sécurité nationale, les homosexuels constituent d’ailleurs une menace pour la famille traditionnelle.
En mars dernier toutefois, un tribunal polonais a acquitté trois militantes LGBT+ accusées d’offense aux sentiments religieux pour avoir collé des affiches de la Vierge Marie auréolée d’un arc-en-ciel. Elles risquaient jusqu’à deux ans de prison.