Deux anciens militaires ont été condamnés, ce mercredi 18 mai, à Aix-en-Provence, à cinq et dix-huit ans de prison, pour le viol et la séquestration d’un militant LGBT+, dans une chambre d’un hôtel marseillais en mars 2017. La cour d’assises a retenu la circonstance aggravante d’homophobie tant pour les violences que pour le viol, dont seul était accusé Graham Shrubb, un Irlandais de 35 ans.
Zak Ostmane, 42 ans, cofondateur de l’association Shams France, réfugié dans l’hexagone depuis 2014 après avoir fui l’Algérie, avait été drogué, séquestré, couvert d’insultes homophobes et racistes, violé et battu pendant près deux jours. Son calvaire prendra fin dans la matinée du dimanche 5 mars, lorsque profitant d’un moment de somnolence de ses bourreaux, il va appeler au secours un équipage de policiers municipaux de passage dans la rue.
« Ces condamnations doivent servir d’exemple à toute personne haineuse qui essaie d’instiller une homophobie qui n’a pas sa place dans une société normale », a réagi auprès de l’AFP Zak Ostmane, représenté par Me Tewfik Bouzenoune.
« C’est la deuxième fois en France que le caractère homophobe d’un viol d’un homme sur un autre homme est reconnu. La circonstance aggravante d’homophobie ne faisait aucun doute : un des accusés a expliqué avoir surréagi à des avances de la victime, tandis que l’autre a avoué que des propos homophobes ont été tenus lors des violences », souligne également Me Deshoulières, avocat des associations STOP homophobie et Mousse, ici partie civile.
Les peines prononcées sont légèrement inférieures aux réquisitions de l’avocat général, Christophe Raffin, qui estimait que « Graham Shrubb [avait] commis les faits les plus graves et [avait] été le moteur des violences ». Il avait requis dix-huit à vingt ans de réclusion criminelle contre l’ancien soldat irlandais et huit à dix ans d’emprisonnement contre Alejandro Salazar, 29 ans.
Finalement condamné à cinq ans d’emprisonnement pour violences homophobes, séquestration et extorsion, le jeune Chilien a été réincarcéré. Il avait été remis en liberté en mars 2019 après deux ans de détention provisoire. Graham Shrubb, qui écope en plus du viol homophobe, est lui en détention depuis cinq ans. Qualifié de « meneur » et de « tête brûlée », il avait été renvoyé de la Légion pour son addiction à la cocaïne et des épisodes de violence.