Il avait reçu en ligne plus de 3 000 messages d’insultes et menaces de mort homophobes notamment, après sa performance dans l’Église Saint-Eustache à Paris en juin 2021. Onze personnes de 20 à 26 ans ont finalement été condamnées ce lundi 12 décembre par le tribunal correctionnel à des peines de trois à six mois de prison avec sursis, ainsi que le parquet l’avait requis.
Ils s’étaient tous érigés en défenseurs de la foi catholique, outrés qu’on puisse parler d’homosexualité dans une église, en qualifiant le chanteur de « gigantesque fiotte ». Chacun des 11 condamnés devra également verser 2000 € à l’artiste. Mousse et STOP homophobie, parties civiles, recevront chacune 500 €.
Six autres accusés ont été relaxés, le tribunal n’ayant pu démontrer le caractère répétitif des messages adressés au chanteur, nécessaire pour caractériser l’infraction de harcèlement, et le fait que les auteurs de ces messages en avait conscience.
Le 4 octobre dernier, Eddy de Pretto avait évoqué en audience son traumatisme et les troubles du sommeil ou dépressifs qu’il traversait depuis, réfutant toute provocation.
Les artistes et personnalités publiques LGBTQI+ sont régulièrement injuriés et menacés en ligne, en raison leur orientation sexuelle et engagement contre les discriminations.
Me Jérôme Spyridonos salue cette décision et notamment la requalification des faits poursuivis permettant la recevabilité de la constitution de partie civile des associations Mousse et STOP homophobie. « Pour autant, la loi doit encore évoluer afin de permettre une recevabilité plus large des associations de lutte contre l’homophobie et toutes discriminations LBGTQ+ ».
Pour Me Etienne Deshoulières, avocat des associations, « il est important de rappeler que derrière l’anonymat des réseaux sociaux, il existe des moyens techniques efficaces pour identifier les auteurs de propos de haine sur internet et de les faire condamner pénalement ».