La chanteuse Hoshi, 26 ans, a de nouveau dévoilé certains des milliers de messages d’injures et menaces de mort qu’elle continue de recevoir quotidiennement, en dépit de sa plainte déposée en mars 2020, dénonçant déjà le cyberharcèlement dont elle était victime, depuis sa participation aux 35es Victoires de la musique, où elle avait embrassé une danseuse à la fin de son interprétation.
« J’ai eu peur à chaque fois que je suis montée sur scène, peur de me faire agresser, je ne suis jamais ressortie seule dans la rue depuis, j’ai perdu 10 kg, j’ai stressé en permanence et ce stress m’a déclenché des dizaines de fois des crises de Ménière (maladie qui se caractérise par des vertiges et une perte de l’audition) », relate-t-elle, expliquant également avoir dû déménager et subi « vingt-huit jours d’ITT [incapacité totale de travail] ».
« Sale LGBT », « ta mère je la viole je lui urine dans son vagin », « je vous soutiens de tout mon cœur. Non je rigole connasse, on va suicider ton compte… ».
Sur ces milliers de messages reçus, et parmi tous leurs auteurs identifiés, une seule personne sera potentiellement convoquée à un procès au mois de juin, poursuit Hoshi, désespérée de perdre foi en la justice en France, où « on peut menacer les gens, tenir des propos homophobes et sortir librement dans la rue ».
« J’ai vécu un enfer psychologique et physique. (…) Sauvez-nous tant qu’il est encore temps, n’attendez pas que ça finisse mal avant de vous intéresser aux dossiers. La justice manque sûrement de moyens mais j’ai l’impression que l’État la laisse mourir », conclut-elle, invitant ses soutiens à relayer son appel auprès du président de la République Emmanuel Macron.
J’avais besoin de le dire. pic.twitter.com/IUyXj0MwJc
— Hoshi ☔️ (@HoshiOfficial) January 12, 2023
Un constat que STOP homophobie dénonce régulièrement. Dans l’affaire d’Eddy de Pretto, qui subissait aussi un harcèlement homophobe, sur les milliers de messages, 17 auteurs étaient interpellés, seulement 6 poursuivis pour homophobie, et 11 condamnés finalement à du sursis. Outre les 18 ans obtenus en 2022 dans une autre affaire pour agression, séquestration et viol homophobe, 7 ans pour encore un autre viol ou 3 ans pour une violente et multiple agression.