Depuis plusieurs années, la police égyptienne a déployé tout un système pour « chasser les homosexuels » via les réseaux sociaux et les applications de rencontres particulièrement, dont la simple utilisation peut déjà constituer un motif d’arrestation pour « incitation à la débauche ». Et l’outil se spécialise.
Pourtant, rien dans la loi égyptienne n’interdit l’homosexualité. Mais l’homophobie, omniprésente, imprègne chaque partie de sa société, alimentée par les médias, prestataires du régime, qui continue de durcir la situation et multiplie les condamnations pour « indécence », « immoralité », « outrage » etc.
La BBC a publié une nouvelle enquête menée à partir de témoignages, transcriptions et rapports de police, révélant sans surprise ces abus de procédure et fabrication de preuve.
Sous de faux profils, les agents initient des conversations explicites, jusqu’à l’usure et le harcèlement, pour faire plonger l’interlocuteur, « la cible », « l’homosexuel », qui, en concédant à la rencontre, finit en prison.
Et les ressortissants étrangers ne sont pas épargnés. Dans les échanges dévoilés par le média britannique, un certain Matt, identifié par la police comme un ressortissant étranger, a également été interpellé, après avoir prétendument admis « sa perversion, volonté de se livrer à la débauche », et envoyé des photos où il apparaitrait dénudé.