Une députée d’opposition, Inna Sovsun, a présenté au parlement ce mardi 7 mars un projet de loi pour la reconnaissance d’un partenariat civil entre personnes du même sexe, « au nom des LGBT+ engagés dans l’armée ».
De plus en plus d’Ukrainiens y étant favorables, selon divers sondages d’opinion, elle rappelle également que ces militaires sont en couples mais que l’absence d’officialisation de leur relation les prive de tout recours légal. Et le pire est loin d’être théorique.
« Si quelque chose se produit sur le front. Leur partenaire ne pourra prendre aucune décision médicale, ni même concernant l’enterrement en cas de décès. C’est ce qui rend la situation encore plus urgente », a-t-elle insisté, regrettant, qu’en dépit de son soutien, le gouvernement « traîne encore des pieds sur le sujet ».
De même, le contraste entre l’Ukraine et la Russie ajoute une autre dimension à la lutte. « L’homophobie fait partie de l’idéologie officielle russe et je pense que dans la société, les gens, commencent aussi à faire la différence avec la Russie », poursuit Inna Sovsun. « Nous voulons être différents d’eux. Cela nous permet de mieux comprendre le problème en tant que société. Et je pense que cela crée de meilleures conditions pour que la législation soit soutenue ».
« Les gens ne veulent aucun lien avec la Russie, même dans leurs idées », ajoute Edward Reese, chargé de communication pour l’organisation KyivPride, qui estime que « la guerre a vraiment changé les Ukrainiens ».
En juin 2022, une pétition appelant à la légalisation du mariage égalitaire a recueilli plus de 25 000 signatures, suscitant automatiquement son examen par le président Volodymyr Zelensky, qui a engagé le gouvernement. « Les valeurs démocratiques doivent garantir les mêmes droits pour tous, y compris la communauté LGBT+ », a-t-il répondu, précisant toutefois qu’en temps de guerre, « aucune modification ne pouvait être apportée à la constitution », qui définit le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme.
Selon l’institut Rating Group, le pourcentage d’Ukrainiens ayant une position neutre ou positive envers les LGBT+ a grimpé de 53 à 64 % entre août 2021 et février 2022. Et une autre enquête réalisée en janvier par le National Democratic Institute (NDI), basé aux États-Unis, révèle que 58 % des personnes interrogées sont favorables à l’instauration d’une égalité complète, et 56 % pour un partenariat civil.